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13 livres qui ne parlent pas de poker mais vous feront progresser

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L'été (et peut-être vos vacances) sont encore loin d'être finies, et nous avons décidé de vous aider dans votre choix de lectures d'été / farniente (ou de l'hiver prochain). Voici une sélection de livres parfois méconnus, mais qui pourront vous aider à apprendre, au poker ainsi que dans votre vie de tous les jours.

Au plus haut de sa carrière, David Beckham était le sportif le plus riche du monde. La star de Manchester United/du Real/de l’équipe d’Angleterre était une icône pour des millions de gens de tout âge, une vraie star.

Est-ce que vous pensez que tout son talent était génétique et que sans entraînement, sans travail, sans efforts physiques et alimentaires, sans sens des affaires, il a quand même pu devenir le meilleur ?

Alors pourquoi tant de joueurs de poker pensent qu’il suffit de lire quelques bouquins de Dan Harrington pour se lancer ?

Pas de place pour les glandeurs

Dans le poker de haut niveau, les choses ont progressivement changé. Aujourd’hui, pour gagner des millions, il faut être une machine. Hors de question de glander ou de se laisser dépasser par ses états d’âme.

Les joueurs de l’époque du boom se font parfois doucement éjecter de la scène. La nouvelle génération est différente. Ils travaillent évidemment sur les aspects techniques du poker, beaucoup plus que les anciens joueurs. Mais ce qui leur donne l’avantage, c’est ce qu’ils font en dehors des tables de poker.

Le travail invisible, ce sont les ingrédients de leur smoothie, les postures de yoga et les 40 minutes de méditation transcendantale par jour.

Ils ont grandi dans l’esprit de la Silicon Valley, ils établissent des business plans sur des tableaux blancs et ils construisent des relations saines, spirituelles et aimantes.

Si vous voulez devenir comme eux, voici 13 livres qui vous y aideront.

1. La Guerre de l’art - Steven Pressfield

Steven Pressfield énonce son propos clairement et sans fioriture. Ce livre se lit très vite.

Power 48 lois pouvoir

La Guerre de l’art raconte comment la résistance nous ralentit constamment. Le poker c’est de l’art, et la résistance est partout.

Lisez également du même auteur Turning Pro (non traduit) et Go ! Agissez !

2. Power, les 48 lois du pouvoir - Robert Greene

Ce livre est parfois difficile à comprendre d’un point de vue moral, mais il est parfait pour l’univers sans pitié du poker.

Loi n° 3 : Cachez vos intentions.

Loi n° 4 : Dites-en toujours moins que nécessaire.

Loi n° 5 : Tout repose sur votre réputation, faites tout pour la protéger.

Vous voyez ce que je veux dire ?

3. Introduction au carnisme (Pourquoi aimer les chiens, manger les cochons et se vêtir de vaches) - Melanie Joy

L’objectif de ce livre est de faire comprendre au lecteur que manger de la viande fait partie d’un système invisible et violent de domination appelé carnisme. Si ce livre est dans cette liste, ce n’est pas pour que vous deveniez végane, c’est parce qu’il vous apprend à voir le monde de manière plus philosophique.

Immergés dans le poker, on oublie en effet souvent de réfléchir au monde, et pourtant c’est quelque chose d’essentiel.

Sur le même thème, regardez Okja sur Netflix.

4. Le pouvoir des habitudes : Changer un rien pour tout changer - Charles Duhigg

Pouvoir des habitudes

Le monde du poker est plein de vices. L’addiction est non seulement au cœur du jeu, mais aussi tout autour, sous la forme de drogues, d’alcool et de notes salées.

Grâce à ce livre, apprenez à comprendre pourquoi nous faisons ce que nous faisons et à prendre de meilleures décisions.

5. Elon Musk : Tesla, Paypal, SpaceX : l'entrepreneur qui va changer le monde - Ashlee Vance

Au premier abord, Elon Musk passe pour un vrai connard. Mais en réalité, son empathie va plus loin que tout ce qu’on peut imaginer, à tel point qu’elle nous est invisible.

Musk gagne des milliards de dollars afin de changer le monde, de réaliser des choses que l’on n’a même pas imaginées.
Les joueurs de poker qui souhaitent trouver un sens à leur vie pourraient apprendre beaucoup d’Elon Musk.

6. Guide d’un astronaute pour la vie sur Terre - Chris Hadfield

Ce livre est parfait pour les joueurs de poker pour deux raisons. D’abord parce que Chris Hadfield a voulu devenir astronaute à une époque où aucun Canadien n’avait été dans l’espace et qu’il a réalisé son rêve.

Ensuite parce que Hadfield est perpétuellement en préparation et gestion des risques. Quand vous vivez à quelques millimètres de la mort, vous devez toujours savoir ce qui peut mal se passer et comment vous adapter - quelque chose qui devrait être l’un des 10 commandements du poker.

7. Être bien dans sa peau - David D. Burns

Même ceux qui ont remporté 14 bracelets des WSOP peuvent vivre une dépression. Nous subissons tous la pression, et on peut tous craquer et se mettre à insulter la terre entière.

e3

David D. Burns est le Gandalf de la thérapie comportementale et cognitive (TCC) et ce livre est un bon moyen de diagnostiquer et de résoudre plusieurs troubles mentaux qui vous empêchent de réaliser votre véritable potentiel.

8. E3 - Pam Grout

Les expériences de Pam Grout sont à la fois amusantes et intéressantes. Pensez au nombre 222 et il apparaîtra.

Vous voulez voir des lapins ? Vous en verrez partout.

En se basant sur la loi de l’attraction, ce livre dévoile le pouvoir d’un état d’esprit positif et de la visualisation.

Alors, qui veut un bracelet des WSOP ?

Lisez également E2.

9. Une vie motivée par l’essentiel - Rick Warren

Si vous n’êtes pas croyant, ce livre peut être assez difficile à digérer, mais il mérite l’effort. Si vous arrivez à oublier l’aspect religieux et à vous concentrer sur le message de Rick Warren, vous y trouverez de très bons conseils pour trouver un sens à sa vie.

Et pour les joueurs de poker, dont le seul objectif est de dépouiller les autres de leur argent, ce n’est pas du luxe.

10. Régénérez votre foie ! Le régime de drainage du foie - Dr Sandra Cabot

Le poker peut être dangereux si vous ne prenez pas soin de vous. Les casinos ne sont pas connus pour leurs petits plats sains, et même Jake Cody ne mange que des nouilles instantanées pendant son grind du dimanche soir.

Le régime de drainage du foie vous apprend à garder un foie en pleine santé, et accessoirement à perdre beaucoup de poids.

11. Vous pouvez être ce que vous voulez être - Paul Arden

Ce classique de Paul Arden se lit aussi très vite. Il est court, incisif et concis. Il est aussi bien écrit et intelligent. 

Tribus

Si vous voulez convaincre les gens de croire en vous, ce livre est parfait.

12. Trouvez l’âme sœur grâce à Bouddha - Charlotte Kasl

Le poker peut monopoliser votre vie et ne pas vous laisser beaucoup de temps à consacrer à votre partenaire.

Si le poker ou les difficultés financières ont un impact sur votre relation, alors le livre de Charlotte Kasl est fait pour vous.

13. Tribus - Nous avons besoin de vous pour nous mener - Seth Godin

Tous les grands joueurs de poker savent que le meilleur moyen de progresser est de s’associer à d’autres grands joueurs.
Mais comment le faire ? Où sont-ils ? Pourquoi voudraient-ils m’écouter ?

Fedor Holz est devenu l’un des plus grands joueurs de sa génération grâce au soutien de sa « tribu ». Et Martin Jacobson a remporté le Main Event des WSOP 2014 grâce au soutien de la sienne.

Vous faites déjà partie d’une tribu. Vous êtes joueur de poker. Alors apprenez à entretenir et créer des tribus plus intimes grâce à ce merveilleux livre.


Citons aussi (en anglais et non traduits à notre connaissance) : Deep work (Cal Newport), Meaningful (Bernadette Jiwa), It's not what you sell it's what you stand for (Roy M. Spence), Doing good better (William MacAskill), The path of least resistance (Robert Fritz), Reality is broken (Jane McGonigal), Secrets successful people know about time management (Kevin Kruse), The here an now habit (High G. Byrne), Your money is your life (Vicki Robin & Joe Dominguez), Results (Jamie Smart), People skills (Robert Bolton).


Et vous, quels livres hors poker recommanderiez-vous ?



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Ce que nous apprennent les Stoïciens : Lâcher prise et savoir dire non

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La philosophie stoïcienne et ses leçons sont très à la mode dans le milieu entrepreneurial. Servez-vous en vous aussi lorsque vous jouez et dans la vie !

Tim Ferriss a écrit (en anglais) un billet de blog intitulé Les bases du stoïcisme : un guide pratique à destination des entrepreneurs, en plus d’avoir créé un livre audio en trois volumes intitulé Le tao de Sénèque : conseils pratiques d’un maître stoïcien.

Ryan Holiday, auteur et entrepreneur, est même allé plus loin : il a créé un site Internet appelé The Daily Stoic et écrit un livre éponyme, The Daily Stoic : 366 méditations sur la sagesse, la persévérance et l’art de vivre.

Si les entrepreneurs peuvent mettre en pratique la sagesse d’Épictète, Sénèque et Marc Aurèle dans leur vie quotidienne, alors pourquoi pas les joueurs de poker ?

C’est pour cela que j’ai choisi de vous donner trois conseils directement inspirés des Stoïciens pour faire progresser votre jeu, mais aussi vous-même dans la vie de tous les jours.

1. Contrôlez le lâcher-prise

« La grande tâche de la vie est simple : identifier et séparer les choses pour déterminer clairement lesquelles sont externes et hors de mon contrôle, et lesquelles je contrôle.

 

Où trouver alors le bien et le mal ? Pas dans les choses externes hors de mon contrôle, mais en moi, parmi mes propres choix. »

 

-- Épictète

citation Epictete

La dernière fois que quelque chose vous a énervé, est-ce que vous pouviez en contrôler la cause ? J’en doute fortement.

Les Stoïciens parlent beaucoup du contrôle. Ils sont convaincus que la seule chose que nous contrôlons est nos pensées et les décisions qui en découlent.

Pour bien comprendre cette philosophie, cela signifie que c’est notre réaction à cette causalité qui crée la colère, par l’inverse (sauf si quelqu’un vous blesse physiquement). 

Ne perdez donc pas de temps sur les choses que vous ne pouvez pas contrôler. Préparez-vous plutôt à réagir au mieux aux stimulus externes.

Pensez à toutes les choses que vous ne contrôlez pas au poker. En voici quelques-unes :

Les cartes Le croupier Les décisions de vos adversaires Les blindes
croupier en attente
Il y a tant que vous ne pouvez contrôler.

Apprenez à mieux comprendre le contrôle et le choix en intégrant une nouvelle habitude à votre routine du matin :

En vous réveillant, faites la liste de toutes les choses hors de votre contrôle qui sont susceptibles de se produire aujourd’hui et votre réaction.

À la fin de la journée, évaluez vos progrès.

2. Le poker est plus qu’un jeu

« Quel est le fruit de cet enseignement ? Rien d’autre que la moisson la plus belle et la plus prospère des véritables érudits : la tranquillité, l’absence de peur et la liberté.

 

Ne croyez pas les masses qui assènent que seuls les hommes libres peuvent être éduqués, écoutez plutôt les sages qui expliquent que seuls les hommes éduqués sont libres. »

 

-- Épictète

Il y a quelque temps j'avais sondé quelques joueurs professionnels. Je leur ai demandé s’ils aimeraient que leurs enfants deviennent également joueurs de poker.

Thor Hansen
Le poker c'est la vie.

Les réponses ont été très largement négatives, mais tous ont dit qu’ils souhaitaient que leurs enfants bénéficient des leçons que le poker enseigne.

Le poker, c’est un microcosme. C’est un jeu qu’on devrait enseigner à l’école, et ce pour plusieurs raisons. Non seulement pour faciliter l’apprentissage des mathématiques, mais également pour développer l’esprit de déduction, la rationalité, la communication et plein d’autres choses.

Il est essentiel de voir le poker pour ce qu’il peut apporter et pas pour son image négative.

Le poker n’est pas un jeu.

C’est un moyen d’éducation. Ensuite, il faut comprendre que cette éducation ne sert pas à devenir plus intelligent ou à être mieux vu. Elle nous permet d’apprendre à vivre.

Personne n’a lu les règles de la vie, il faut les apprendre. Et le poker peut nous y aider.

3. Apprenez à dire non

« Combien ont détruit votre vie sans que vous ne soyez conscient de ce que vous perdiez, combien avez-vous gâché en chagrin inutile, en joie idiote, en désir avide et en distractions sociales ? Que peu de vous-même vous reste !

 

Vous allez vous rendre compte que vous mourrez trop tôt ! »

 

-- Sénèque

joueur poker
Dites non aux émotions et sentiments négatifs.

Il y a 1 440 minutes dans une journée. La majorité d’entre nous en passe 480 à dormir. Cela nous en laisse 960 pour vivre.

Le temps, et pas l’argent, est la plus précieuse des ressources. Chaque minute doit compter, et c’est pour cela que nous devons apprendre à dire « non ».

Les joueurs de poker peuvent tirer profit de cette sagesse en l’appliquant à toutes les émotions négatives et les comportements qui conduisent au tilt. Pensez à toutes les fois où une main ratée vous a rendu furieux.

Quid de ces fois où vous étiez trop confiant parce que vous aviez eu de la chance ? Combien d’applications de poker sont ouvertes sur votre téléphone quand vous êtes censé jouer ?

Sachez dire non à la colère, à la frustration, à l’arrogance et aux distractions.

Alors, à quoi d’autre devez-vous dire non pour que votre jeu et votre vie progresse ?


Merci à Ryan Holiday, auteur de
The Daily Stoic : 366 méditations sur la sagesse, la persévérance et l’art de vivre pour les idées et concepts de cet article.



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Quelle était l'image du poker au début du 20e siècle ?

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Pendant la première moitié du 20e siècle, la popularité du poker a énormément progressé aux États-Unis. Il y avait de plus en plus de joueurs et, naturellement, le poker a donc fait son entrée dans la culture populaire.

Mais la croissance du poker a également généré de nombreuses inquiétudes, son aspect bénéfique pour la société en général n’étant pas évident.

À l’époque, être joueur de poker donnait une image négative. Et cela se retrouve dans les représentations du poker.

Mais ces représentations étaient-elles fidèles à la réalité ?
Pour le savoir, nous nous penchons sur cinq exemples du début du 20e siècle.

Un jeu pour les animaux

Commandé en 1903 pour un calendrier de vente de cigares, ce tableau très connu de Cassius M. Coolidge, « Dogs Playing Poker » (Chiens jouant au poker), suggère que le poker a définitivement intégré la culture populaire.

Il montre également que le poker n’était plus simplement l’apanage des saloons, mais qu’il s’invitait aussi dans les salons familiaux.

L’agence publicitaire ayant engagé Coolidge avait spécifiquement précisé que les chiens adoptent des poses humaines.

Chiens jouant au poker 2
Un autre tableau moins connu dans la même série.

Coolidge a donc réalisé une série de tableaux représentant les chiens dans des situations typiquement humaines, comme un match de baseball, la réparation d’une voiture, du billard et, comme ici, du poker.

Comme dans « A Friend in Need » (le plus connu de la série, première image), les chiens fument des cigares et boivent du whisky pendant qu’ils jouent, ce qui renforce l’association entre ces comportements et le poker.

Moins connu, « Sitting Up With a Sick Friend » (ci-contre) montre deux chiennes chapeautées interrompre une partie de poker, manifestement en colère qu’on leur ait menti.

Alors que nous disent ces tableaux sur le poker du début du 20e siècle ?

D’abord que c’est une activité très masculine.
Ensuite que c’est probablement vu comme un "vice", à l’image des cigarettes ou de l’alcool - une activité qui pousse les participants à mentir pour que personne ne sache qu’ils la pratiquent.

Il s'agit de quelque chose que l’on retrouve très souvent à cette époque.

Une maladie à guérir

Le film muet A Cure for Pokeritis (« Un remède contre la pokérite »), réalisé en 1912, est probablement le plus vieux film de poker au monde.

Pokeritis
Ce film muet de 1912 est probablement le premier film de poker de l'histoire.

Ce court métrage de 12 minutes réunit John Bunny, qui joue George Brown, un homme qui tente de jouer au poker, et Flora Finch, qui joue sa femme Mary, à qui il le cache.

Le film commence alors que George vient de perdre au poker, comme d’habitude, et que Mary l’accueille froidement. Il promet de ne plus jamais jouer, mais il retrouve rapidement le chemin des tables de poker, sous prétexte d’une réunion entre hommes.

Mary finit évidemment par découvrir le pot aux roses (George parle dans son sommeil), et elle recrute donc son cousin Freddie et son club de catéchisme pour y mettre fin.

D’ailleurs, toutes les femmes sont en colère et sont soulagées que Freddie et ses compagnons se fassent passer pour des policiers pour interrompre la partie.

Le film se clôt sur un George soulagé de ne pas vraiment s’être fait arrêter. Guéri par la peur, il promet une bonne fois pour toutes de ne plus jamais jouer au poker.

Comme le titre le suggère, le poker est vu comme une maladie que l’on se doit de guérir.

Pokeritis NB 2
Une scène de poker de "A cure for Pokeritis".

À cette époque qui fleure bon la prohibition, le poker n’était donc pas mieux vu que la consommation d’alcool.

Un jeu séduisant

Avance rapide : nous voilà en 1919. L’un des hits du moment concerne directement le poker.

Enregistrée par Fanny Watson et Al Jolson, « Who Played Poker with Pocahontas (When John Smith Went Away) ? » utilise le poker comme métaphore d’une liaison. En d’autres termes, le poker représente encore une fois quelque chose de répréhensible.

Comme d’autres versions de l’histoire du colon anglais et de la jeune indienne, la chanson part du principe qu’il y a eu une histoire entre les deux, même si c’est discutable d’un point de vue historique.

Les paroles suggèrent également que Smith lui a « appris à jouer au poker », ce qui est évidemment faux, étant donné que le poker n’existait pas encore.

À chaque fois que John Smith revient, il se rend compte que « son stack est plus grand », d’où la question posée dans le titre.    

Ici, le poker est intrinsèquement lié à la tromperie, d’où la métaphore de séduction. Pocahontas est présentée comme une femme vénéneuse qui piège Smith.

Des ennuis au Paradis

Le poker est également présent dans la littérature de l’époque, le plus souvent représenté comme un danger à éviter, comme dans la nouvelle de Bertolt Brecht « Four Men and a Poker Game, or Too Much Luck is Bad Luck », parue en 1926.

Dans ce récit plein d’humour noir, le poète et dramaturge allemand raconte le voyage de retour de quatre nageurs américains après une compétition à La Havane. Comme dans le tableau de Coolidge, ils boivent et fument des cigares, puis décident finalement de se lancer dans une petite partie de poker pour quelques cents.

Bertolt Brecht
Bertolt Brecht

« C’est ainsi que, tout près des Bermudes, ils commencèrent à préparer leur propre chute », raconte le narrateur.

L’un des joueurs, « Johnny la Chance » commence à enchaîner les bons résultats, même si son niveau est plus que médiocre. Les mises commencent à atteindre des hauteurs absurdes : pianos, maisons et même femmes. Mais Johnny continue à gagner.

Finalement, les autres joueurs prennent ce qui leur semble être la seule décision permettant de mettre fin aux victoires de Johnny : ils le passent par-dessus bord. Ainsi, non seulement leurs dettes disparaissent, mais cela permet également de voir « si Johnny nage aussi bien qu’il gagne ».

Bien que la nouvelle soit empreinte d’humour noir, le poker est encore une fois présenté comme une source de problèmes : c’est lui qui sert de porte d’entrée au mal (et finalement, au meurtre) dans une scène maritime idyllique.

La popularité du poker : histoire d’un paradoxe

On pourrait donc dire que les représentations du poker au début du 20e siècle mettent en avant une relation contradictoire que l’on retrouve encore aujourd’hui.

D’un côté, les multiples références au poker dans l’art, la musique, la littérature et le cinéma montrent que le poker était en pleine expansion. De l’autre, ces représentations introduisent toutes un jugement moral sur le poker, que ce soit au niveau individuel ou pour la société en général.

Pour résumer, si elles montrent la popularité du poker, elles semblent suggérer qu’il ne devrait pas être aussi populaire.

Heureusement les choses ont quelque peu changé aujourd'hui, et le poker est un peu plus souvent présenté comme un jeu avec certaines valeurs. Mais son image reste parfois écornée, que ce soit pour de bonnes raisons (affaires) ou de mauvaises - son image encore parfois underground ou sa simple réputation.



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Comment le poker a changé le sort du « San Francisco Examiner »

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Une partie de poker peut changer le destin d’un journal : Le San Francisco Examiner doit en effet une grande partie de sa destinée au poker et à George Hearst.

A la fin des années 1800, ce dernier a reçu ce journal en paiement d’une dette de jeu. Son fils William Randolph, quant à lui, a poursuivi l’œuvre de son père en assurant la promotion d’un habile plan de relance de l’Examiner.

Parmi ses collaborateurs, le San Francisco Examiner a eu entre autre les écrivains Mark Twain et Jack London, qui a suivi la guerre russo-japonaise pour ce journal au début des années 1900.

Un faible intérêt pour la presse à l'origine

En 1880, une partie chanceuse au poker a permis à George Hearst, un ingénieur minier et chef d’entreprise, d’acquérir l’Examiner (il existe toutefois des versions différentes selon les sources et il peut aussi s'agir d’autres jeux).

Les rumeurs à ce sujet ont commencé à circuler sept ans plus tard, avec l’élection au Sénat de George Hearst et la transmission du San Francisco Examiner à son fils de 23 ans, William Randolph Hearst.

George Hearst
George Hearst

Jusqu’à l’acquisition de l’Examiner, la presse n’avait pas représenté un grand intérêt économique pour Hearst, dont le but principal était de donner la parole au Parti Démocrate dans la ville californienne de San Francisco.

A cette époque, précisément entre 1881 et 1889, le Bird Cage Theatre était très actif dans la ville de Tombstone (Arizona). Il s’agissait d’un "centre multifonctions" qui était en même temps un théâtre, un saloon, une salle de jeux et une maison close.

Durant ces années-là, l’Arizona connaissait une certaine prospérité grâce à ses mines d’argent. A l’origine, les propriétaires Lottie et William « Billy » Hutchinson proposaient des spectacles pour les familles mais ils durent s’adapter aux goûts d’un public composé principalement de mineurs.

L’esprit sauvage et dissolu de ce lieu est attestée par les chroniques de l’époque mais aussi par les nombreux trous de balles de revolver dans tout le bâtiment.
L’une des attractions du Bird Cage était Mademoiselle De Granville, « la femme à la mâchoire de fer », qui soulevait des objets lourds avec ses dents.
Le Bird Cage était construit dans le style victorien qui prédominait à l’époque.

Un marathon de poker

Le sous-sol du bâtiment abritait une salle de poker, ouverte tous les jours et à toutes les heures.

Parmi les joueurs habitués, il y avait justement Hearst. Selon la légende, cet entrepreneur originaire du Missouri a participé à une très longue session de jeux avec Doc Holliday, Bat Masterson, Diamond Jim Brady et Adolphus Busch, le co-fondateur de la brasserie qui porte son nom.

Bird Cage Theatre
Le Bird Cage Theatre, lieu à l'esprit sauvage et dissolu.

Au cours de ce marathon, ils ont joué au total 10 millions de dollars avec un rake de 10 %.

En 1882, les mines d’argent devinrent impraticables suite à une inondation fortuite. La perte importante de clients qui s’ensuivit conduisit Hutchinson à vendre le Bird Cage, qui fut rénové et qui devint connu sous le nom d’Elite Theatre.

Au fil des ans, le bâtiment a été transformé en attraction touristique : il existe notamment une légende disant qu’il est hanté. C’est donc pour cette raison qu’entre 2006 et 2011 il a accueilli des événements thématiques et des ateliers consacrés au paranormal.

Le plan de relance

Mais revenons au San Francisco Examiner avant qu’il soit cédé à George Hearst au cours d’une partie de poker donc en théorie (dont nous ne savons malheureusement rien ou presque).

William Randolph Hearst
William Randolph Hearst

Quand il a été fondé en 1863, l’Examiner avait une orientation esclavagiste en faveur des Etats Confédérés, et donc opposé au président Abraham Lincoln. Après son assassinat en 1865, le siège du journal a été saccagé par la population. C’est pour cela que le journal a été relancé mais avec un nom différent : le Daily Examiner.

Vingt ans plus tard, le journal a gagné en popularité grâce à la gestion de William Randolph Hearst, qui était connu entre autres pour avoir inventé le slogan de l’Examiner : « Monarch of the dailies » (le roi des quotidiens).

En 2015, le magazine a célébré le 150è anniversaire de sa naissance.



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Le Gentleman de Londres parmi les meilleurs films de poker ?

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Sur les listes des meilleurs films de poker, un titre incongru s’invite parfois au milieu des classiques : Le Gentleman de Londres, avec Warren Beatty et Susannah York.

Si cela peut paraître étonnant de retrouver le poker dans une comédie d’aventure de 1966, cela ne suffit pas à relever le niveau de cette parodie un peu ratée de James Bond.

D’ailleurs, certaines théories veulent que Le Gentleman de Londres (Kaleidoscope en version originale) soit la première adaptation du tout premier roman dans lequel apparaît James Bond, Casino Royale (adapté « officiellement » en 1967 puis en 2006). Et bien que le héros soit ici un voleur et pas un espion, le contexte international et la partie de cartes à enjeu avec un méchant à sa tête rappellent effectivement le roman.

Quoi qu’il en soit, Le Gentleman de Londres a manifestement essayé de séduire le même public que celui ayant été conquis par les premiers films James Bond (alors incarné par Sean Connery) et les films sur le poker Le Kid de Cincinnati (1965) ou Gros coup à Dodge City (1966).

Résumé de l’intrigue

Dans le Gentleman de Londres, Beatty incarne Barney Lincoln, un expatrié américain en Europe qui a conçu un plan complexe (et assez absurde) pour arnaquer des casinos en trafiquant les plaques servant à fabriquer les cartes de jeu.

Il croise rapidement une magnifique styliste, Angel McGinnis (Susannah York), et les deux entament rapidement une relation.

Lincoln est présenté comme le « playboy » type. Quant à Angel, son caractère n’est pas non plus très creusé. Elle semble surtout servir à des dialogues intelligents et pleins de sous-entendus, mais la plupart du temps cela tombe à plat.

Warren Beatty   Le gentleman de Londres
Warren Beatty avait 29 ans quand le film est sorti.

Après leur rencontre, nous suivons Lincoln alors qu’il pénètre dans l’usine pour trafiquer les plaques.

Son plan se déroule parfaitement et il remporte toutes ses parties de chemin de fer (une variante du baccara). Grâce à des lunettes à monture épaisse très élaborées, il peut voir les marques sur les cartes et sait donc quelle carte va sortir.

Il ne perd donc aucune main et accumule les plaques à l’européenne qu’on retrouve dans les casinos de Monte-Carlo, Baden-Baden, Deauville, etc.
Le tout au cours d’une séquence plutôt interminable. On s’ennuie, Angel s’ennuie, et elle l’abandonne donc pour retrouver sa boutique londonienne.

Peu après, Lincoln attire l’attention d’un certain inspecteur Manny McGinnis (Clive Revill) de Scotland Yard, qui finit par l’interroger. Manny est le père d’Angel (c’est elle qui lui a parlé des exploits de Lincoln) et sans qu’on sache comment, il a découvert sa technique de triche.

De fait, quand l’inspecteur retrouve Lincoln, plutôt que de l’incarcérer, il lui propose un accord : l’aider à faire tomber son ennemi juré, un parrain appelé Harry Dominion (Eric Porter).

Le poker au centre du film

Il se trouve que Dominion est en difficulté financière. Heureusement, il adore le poker. Le plan est donc que Lincoln participe à une partie de poker avec le méchant dans son propre casino et qu’il le ruine. « Je veux qu’il soit ruiné », explique Manny. « Si tu y parviens, on efface tout. »

On arrive donc au milieu du film, et c’est là que commence la (très) longue scène de poker qui dure quasiment tout le reste du film.

Kaleidoscope film
Le gentleman de Londres est sorti 4 ans avant la première édition des World Series of Poker à Las Vegas.

Alors que le film a tendance jusque là à manquer d’explications, la présentation du poker est étonnamment précise, avec notamment une description détaillée des règles et une présentation exhaustive des mains (pour information, aucune explication n’est incluse pour le baccara).

Comme dans Le Kid de Cincinnati, c’est au Five-card Stud qu’on joue dans Le Gentleman de Londres. Il s’agit en fait de Dealer’s choice (entre draw et stud), mais on ne voit que du stud dans le film.

Les mécanismes du poker sont plutôt bien présentés. Lors de la première main, Dominion ouvre pour 50 £ avec un roi. Un joueur suit, puis Lord Westerley (un autre joueur) relance pour 100 £ avec un 4. Lincoln, qui a aussi un 4, suit la relance, et cinq joueurs restent en lice pour la troisième rue.

La carte suivante est un 4, ce qui arrange Lincoln, qui mise donc 100 £. Quand Westerley tire un as et relance pour 600 £, tous les joueurs, à l’exception de Lincoln, se couchent. Lincoln suit une mise de 1 000 £ à la quatrième rue, puis Westerley obtient deux paires à la cinquième, et relance pour 2 000 £.

Voici à quoi ressemblent les mains de deux joueurs à ce moment-là :

Lincoln: (X) 4 4 3 J

Westerley: (X) 4 A 10 10

Analyse du poker

Le déroulement du film suggère fortement que Westerley a un as caché et qu’il a touché une paire. Mais grâce à ses lunettes "magiques", Lincoln sait quelles cartes a Westerley. Donc lorsqu’il relance pour 22 000 £, on sait qu’il doit avoir un troisième 4.

Après les différentes mises, Westerley montre sa carte, triomphant, et il s’agit évidemment de l'A, pour deux paires.
Sans surprise non plus, Lincoln montre lui le 4
, pour un brelan. « Mais le 4 est déjà passé ! » s’écrie Westerley avant d’être escorté par la sécurité. Si on a suivi la scène avec attention, on sait qu’il se trompe.

poker dans le Gentleman de Londres
Les fans de l'ambiance des années 60 devraient aussi aimer le film.

La main est assez improbable, sans être totalement fantaisiste. Mais ce n’est pas la meilleure main pour illustrer comment les lunettes de Lincoln lui permettent de reconnaître les cartes marquées et l’aident à prendre des décisions. Le fait est qu’il aurait probablement remporté la main exactement de la même manière s’il n’avait pas su ce que Westerley avait.

Dans ce cas-là, la seule carte dont il aurait pu avoir peur était un 10. Mais un des joueurs s’étant couchés plus tôt avait montré un 10, ce qui signifie qu’il n’en restait qu’un seul dans le deck.

En outre, il était très improbable que Westerley relance à la deuxième rue avec un 10 caché et un 4 exposé. Donc Lincoln aurait quand même su qu’il était quasiment sûr de gagner avec son brelan, même sans savoir que Westerley avait un as.

Après quelques autres bons coups, Lincoln se retrouve en difficulté lorsque deux nouveaux decks sont introduits. Ils sont de la même marque, mais n’ont pas été imprimés à partir de la même plaque. Il apparaît que les nouvelles cartes sont introduites "innocemment", pas parce que Dominion soupçonne Lincoln de tricher.

De fait, Lincoln ne peut plus connaître les cartes de ses adversaires. Et évidemment, une énorme main se dessine entre Lincoln et Dominion. Là encore, elle est assez improbable (avec notamment une relance de Dominion à la troisième rue avec une paire de 10, alors que Lincoln a deux rois).

Affiche du film Le gentleman de londres avec Warren Beatty et Susannah York.

Quand le poker devient réaliste, l’action ralentit

Je laisse un peu de suspense quant au résultat de cette main, mais sachez qu’elle dure un total de sept minutes, dont au moins une minute entière et ininterrompue de réflexion. C’est peut-être réaliste (après tout, on voit ça tous les ans aux World Series of Poker), mais ce n’est pas forcément le plus agréable pour les spectateurs.

Cela dit, même lentes, les mains auraient pu être fascinantes s’il y avait un peu plus de suspense dans le film en général. La partie de cartes est suivie d’autres événements plus improbables les uns que les autres et la conclusion n’est ni satisfaisante ni surprenante.

Les fans de l’esprit britannique « mod » pourraient tout de même trouver Le Gentleman de Londres intéressant. Et puis la prestation de Porter en Dominion vaut le détour. Enfin, vous l’aurez compris, si vous êtes vraiment fan de poker, jetez-y un œil.

Mais à mon humble avis, le fait qu’on retrouve ce film sur certaines listes des « meilleurs films de poker » en dit plus sur le manque de bons films de poker que sur sa qualité.



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Comment élever un enfant peut vous aider à améliorer votre jeu

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On a beaucoup à apprendre des enfants. Y compris pour le poker. Vous ne me croyez pas ? Alors voyez ces 5 raisons surprenantes pour lesquelles élever un bambin peut notamment vous aider à améliorer votre jeu au poker.

T’es là, au pied des pyramides de Gizeh, à te demander comment les Égyptiens sont arrivés à faire ça.

Et puis tu regardes ta fille de neuf mois qui coure après sa couche sale aux pieds des chameaux, et tout à coup, les pyramides ne te paraissent plus si impressionnantes.

AU mois de novembre, j’ai écrit un article sur les leçons que j’avais appris en devenant père et comment elles m’avaient aidé dans le poker.

Neuf mois plus tard, tout va bien. Ma fille est saine et sauve, mais j’ai compris qu’élever un nourrisson de neuf mois était encore plus éprouvant qu’un bébé de cinq semaines.

L’heure est donc venue d’en écrire la suite, parce que je ne manque pas de leçons à partager.

1. Retrouver un Equilibre

Il y a quelque temps, il y avait une pub à la télé dont le slogan était “Bosser, dormir, jouer”. Il paraît que ce serait les trois piliers de l’équilibre. Je crois que celui qui a inventé ce slogan n’a jamais eu d’enfant.

Will Kassouf est devenu l’année dernière le visage (et la voix) le plus connu du poker. Sa performance à l’occasion des World Series of Poker (WSOP) 2016 a fait de lui une star et a permis au poker de faire parler un peu de lui dans les médias grand public.

William Kassouf
Au moins il n'y a pas besoin de lui changer sa couche.

Mais imaginez être assis à côté de lui. Ce serait comme être assis à côté d’une éolienne géante, qui t’irrite un peu plus à chaque passage.

Passez 12 heures avec Kassouf, et vous finirez dans le même état que ceux assis à côté de Stryker dans Y a-t-il un pilote dans l’avion ?. Maintenant doublez ça, ajoutez l’allaitement, et vous saurez à peu près ce que c’est que d’avoir un bébé de neuf mois.

Ah ça, ils sont adorables. On les adore. Mais ils rendent fous.

Les gens oublient qu’il y a deux parents. En tant que joueur de poker, il y a des chances pour que vous passiez votre temps à jouer au poker, à parler de poker et à étudier le poker.
Prenez les WSOP, par exemple. Comment arriver à se préparer pour gagner un bracelet pendant 6 semaines quand tu as un bébé de neuf mois ?

Trouver le temps de prendre soin de son bébé est une expérience incroyable. Non seulement vous êtes envahi d’hormones qui vous rendent plein d’amour, mais en plus vous comprenez enfin que la vie ne se résume pas au poker.

Prendre du recul par rapport au poker est non seulement bon pour votre couple et votre enfant, mais vous retrouverez les tables de poker avec une fraîcheur et une envie de bien faire inédites.

2. Trouvez vos Valeurs

Quand votre enfant a neuf mois, vous commencez à avoir des visions de sa vie future. Qu’est-ce qu’il portera ? Avec qui il sortira ? Est-ce qu’il voudra jouer au poker ?

Vous comprenez soudain que votre enfant est comme un tout nouvel ordinateur. Il y a le hardware (système digestif, circulation, etc.), et le software (croyances, valeurs, opinions).

Igor Kurganov
Igor Kurganov sait ce qu'il veut faire de son argent.

Quand il s’agit de programmer les softwares, il est évident que la carte mère est totalement vierge. Et c’est vous qui en êtes responsable.

Eh oui, il y a de grandes chances que votre enfant grandisse avec les mêmes croyances et valeurs que vous, que ce soit à propos de la religion ou du Père Noël.

Avoir un enfant, c’est se lancer dans une introspection. Quelles sont vos croyances, vos valeurs ? Qui vous a aidé à programmer votre carte mère ?

La plupart d’entre nous se trouve pris entre les tweets et les status Facebook, en attendant les likes, sans trop réfléchir à ce qu’on pense vraiment.

Les valeurs se trouvent au cœur de tout ce que nous faisons, et donc de ce que fera notre enfant. Alors quelles sont ces valeurs ? Et surtout, qui voulez-vous que votre enfant devienne ?

Parmi les valeurs essentielles d'Igor Kurganov (photo) se trouve l’entraide. C’est pourquoi il donne toujours une partie de ses gains à des associations caritatives.

Peut-être que vos valeurs les plus importantes sont l’exubérance et la richesse ? Peut-être que vous dépensez beaucoup d’argent dans les vêtements et les voitures de sport ? Alors il y a des chances que votre enfant fasse la même chose.

Alors, voitures de sport ou associations caritatives ?

3. Réapprenez la Concentration

Le ciel azur est rempli de boules de coton. Un oiseau est perché sur un poteau électrique en attendant que la souris ne bouge. Quelques brutes s’attaquent à un jeune avec un bec-de-lièvre.

pile de jetons de poker
Où est votre attention ?

Mais vous ne voyez rien de tout ça. Vous êtes un robot. Votre téléphone est devenu un cinquième membre et vous passez la journée sur les réseaux sociaux, à épier des “amis” qui ne seront jamais là pour vous, et pour qui vous ne serez jamais là non plus.

Nous ne savons plus nous concentrer. Tout est virtuel, tout est distraction. Et dans le poker, une concentration inférieure à 100 % ne peut appeler qu’un désastre.

Quand vous êtes responsable d’un bébé de neuf mois, la concentration est essentielle. Détournez les yeux pendant une seconde, et il tombe du lit, attrape des ciseaux ou lèche une chaussure.

Et ce n’est pas qu’une question de protection : en concentrant toute votre attention sur votre enfant, vous lui apprenez le pouvoir de la connexion.

Paradoxalement, vous oubliez le monde extérieur, vous ralentissez. Vous appuyez sur pause et le temps s’arrête pendant que vous jouez avec votre bébé.

Et ça, c’est une bonne nouvelle pour votre poker.

4. Améliorer sa Nutrition

L’obésité, le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, le cancer, l’ostéoporose et les pathologies dentaires font partie des maladies le plus souvent causées par un régime alimentaire inadapté, selon l’OMS.

Mais vous le saviez déjà, non ?

Faraz Jaka et son brocoli
Ce que l'on mange est tellement important et pourtant si souvent négligé.

Le problème, c’est que la nature humaine fait que nous nous pensons immortels. Peut-être que c’est pour nous permettre de ne pas nous confronter à notre déclin.

Nous ne prenons jamais les bonnes décisions, parce que nous ne pensons jamais à la mort. Et la vie d’un joueur de poker est clairement favorable à la négligence, notamment en termes de nutrition.

Jouer en ligne pendant 15 heures par jour avec une seule pause de 5 minutes par heure… Que manger ? Et au casino ?
Comment rester éveillé ? Que boire ?

Mais quand votre enfant commence à manger des aliments solides, tout change. Vous ne penserez peut-être toujours pas à votre mort, mais au moins à celle de votre petit.

Alors qu’on achète tout au supermarché, où tout est plein de sucre et de conservateurs, comment protéger et nourrir son enfant ?

Alors vous faites des recherches, et cela ne vous laissera pas inchangé. Vous voudrez montrer l’exemple pour que votre enfant puisse ensuite servir d’exemple à ses enfants.

Et devinez ce qu’il se passe quand vous mangez mieux ? Vous jouez mieux. Beaucoup mieux.

A lire aussi :

Joueurs de poker, comment rester en bonne santé ? Nutrition : Top 7 des fruits secs et oléagineux pour cartonner au poker Poker et nutrition : L'avis des spécialistes

5. Oubliez un peu le poker

J’ai construit une barricade pour empêcher ma fille d’accéder à la cuisine. Elle se compose d’un tapis de yoga, de deux valises et d’un vieux réservoir d’hélium.

Ce n’est pas très esthétique, mais au moins ça l’empêche de partir à l’aventure tel Bear Grylls à l’assaut de l’Everest.

Plage de Goa
Sachez mettre le jeu de côté.

Un bébé de neuf mois ne veut plus être seul, isolé dans un siège auto ou une poussette. Il veut être proche de vous constamment.
Cette pression peut être insupportable. Vous ne pouvez même plus aller aux toilettes tranquillement.

Notre instinct nous pousse à les prendre dans les bras. On assimile les pleurs à la souffrance. Mais les enfants doivent aussi comprendre qu’ils ne vous pas disparaître s’ils ne nous touchent pas pendant une seconde.

Les enfants doivent apprendre l’indépendance, et les parents doivent comprendre que c’est normal qu’ils pleurent. C’est la même chose pour le poker.

Le poker est un jeu qui peut devenir très addictif. Les tournois sont très longs, les sessions aussi.
Or on peut rapidement avoir l’impression de manquer tous les moments importants lorsqu’on est occupé ailleurs.

Mais il faut savoir oublier le poker de temps en temps. Sinon le poker a une emprise sur votre vie, et cela n’est pas sain. Apprenez à laisser le poker de côté, quitte à construire une barricade.

Trouvez quelque chose d’autre à faire, pour que votre approche reste fraîche et brillante.



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Comment jouer au poker dans un espace Feng Shui ?

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Connaissez-vous le Feng Shui ? Cette science de l’organisation de l’espace est née dans la Chine ancienne, mais elle représente aujourd’hui un véritable art de vivre qui a été adopté dans le monde entier. Et que l'on peut bien sûr appliquer au poker.

Le but du Feng Shui est de permettre la bonne circulation de l’énergie positive, appelée le Chi (ou Qi).

Mais comment concilier l’envie de jouer au poker ET le besoin de développer un réel bien-être ?

Voici quelques éléments de réponse :

Les salles de tournois de poker et de casinos : l’exemple à ne pas suivre

Qu’on se le dise : les casinos et les salles de tournois de poker ne sont pas du tout « Feng Shui Friendly » !

Tous ces établissements bloquent ou restreignent le flux d’énergie positive car :

Il y a trop de tables de jeux : le Feng Shui prône le désencombrement et la fluidité, ce qui n’est pas vraiment possible dans les casinos. Les tables de poker sont mal placées : elles gênent le passage à travers la pièce et les joueurs n’ont pas la possibilité de s’asseoir dos à un mur, donc l’énergie ne peut pas s’écouler correctement. La décoration n’est pas adaptée : il faudrait placer des plantes et des fleurs (de préférence sans épines), des fruits et de l’eau. Il y a trop de couleurs et elles sont mal choisies : il faut savoir qu’en Feng Shui, on choisit des couleurs pour véhiculer une émotion déterminée. Elles seront d’ailleurs plus efficaces si elles sont appliquées dans des pièces placées dans une certaine direction (est, sud, nord…) et en association avec des éléments précis (bois, eau…).

Faut-il pour autant fuir les casinos et les salles de tournois de poker ? Pas du tout ! En revanche, il faut garder à l’esprit que dans ces lieux votre énergie positive ne sera pas à son maximum (ce qui a sans doute un impact sur vos performances au jeu en fonction de votre sensibilité).
De même, pour rééquilibrer vos énergies, vous avez intérêt à pouvoir retourner dans un environnement « Feng Shui friendly » suite à votre partie.

Vous pouvez aussi adopter quelques bons réflexes au moment de choisir votre siège : vous serez plus réceptif au Chi par exemple si vous vous installez près de l’entrée (le flux d’énergie positive n’aura pas encore été bloqué par les tables).

Créer un environnement Feng Shui pour mieux jouer au poker en ligne

4 poker zen
Le Feng shui peut vous aider à être dans de meilleurs conditions pour gagner.

Pour être dans les meilleures dispositions quand vous jouez au poker en ligne, il suffit de prendre quelques précautions !

D’abord, dans la mesure du possible, essayez d’éviter de jouer au poker dans votre chambre. Cet espace doit en effet être aménagé afin de favoriser le repos, le calme et la détente.

Si vous ne pouvez pas dédier une pièce spécifique aux jeux d’argent (de type salon privé, idéalement situé dans votre maison en direction de l’Ouest), vous pouvez transformer votre bureau par exemple pour qu’il soit « Feng Shui ».


Pour ce faire, il vous suffit de procéder à quelques changements :

Installez un miroir pour repousser l’énergie négative et doubler la puissance de l’énergie positive. Attention toutefois à ne pas le placer face à une porte d’entrée car il ferait ressortir l’énergie positive. Placez une coupelle garnie d’oranges et de citrons pour favoriser la chance (même si nous rentrons certes ici plutôt dans la superstition). Rajoutez des plantes et des fleurs fraîches qui, en plus d’apporter une touche de gaîté, aideront à stimuler le Chi. Si vous le pouvez, il peut être utile de repeindre votre pièce avec du rouge (une couleur associée à la chance et à la prospérité) et quelques touches de noir (une couleur qui représente l’argent et le pouvoir mais qui doit être utilisée avec modération). Rangez, triez les objets pour supprimer tout ce qui est inutile, réparez ce qui doit l’être et ne laissez pas des meubles en plein milieu de la pièce (ou alors seulement votre table de poker) : il faut que le Chi puisse circuler librement ! Décorez la pièce avec des objets en métal (le métal symbolise l’argent) et une petite fontaine à eau : l’eau qui s’écoule est associée à l’abondance et à la richesse (elle attire le Chi). En pratique, il faut peut-être éviter la fontaine à eau si vous disputez un tournoi de poker "live" à la maison avec vos amis (le bruit de l’eau de façon continue peut réveiller certains besoins naturels…). Accentuez la loi de l’attraction en mettant des photos, des sculptures, des objets en lien avec le poker et le fait de gagner (exemple : une photo de vous avec vos amis autour du tapis vert durant une partie victorieuse).
8 party poker feng shui

Par ailleurs, sachez que même les opérateurs commencent à se pencher sur le sujet. La salle de poker en ligne PartyPoker a ainsi récemment lancé une opération de redesign de son logiciel, incluant un nouveau thème Feng Shui, aux dominantes orange et noire. Le orange est une couleur "yang" notamment censée simuler la concentration et l'attention

Pour terminer, en dehors de la décoration, vous pouvez aussi tenter de rédiger des cartes d’intention ! Utilisée dans le Feng Shui Tibétain, elles sont censées favoriser la loi de l’attraction. C'est aussi une couleur associée entre autres à l'énergie, la détermination, le courage et le succès.

Concrètement, il s’agit d’écrire une carte dans laquelle vous notez ce que vous voulez obtenir dans un domaine précis... comme si vous l’aviez déjà. Par exemple, pour le poker, cela pourrait être : « Je participe à un tournoi de poker, je me sens bien et je prends du plaisir à jouer. Je gère bien mes mains et je réussis à gagner de l’argent. » Terminez votre carte en remerciant vos bienfaiteurs (ceux qui vous ont appris le poker, les proches avec qui vous jouez, ceux qui comprennent votre passion…). Ensuite, il vous suffit de lâcher-prise et de continuer vos différentes actions normalement : L’univers devrait agir et vous donner ce que vous souhaitez. Et si ça ne marche pas, vous n’aurez rien perdu !

Feng-shui et CEM : du pareil au même !

test CEM
La CEM possède même ses tests en laboratoire.

Les appareils électroniques destinés au grand public sont soumis depuis une trentaine d’années à des nouvelles sortes de normes, issues d’une science appelée CEM (ou Compatibilité Électromagnétique). Celle-ci revient à imposer aux produits :

1) De fonctionner correctement même en présence d’autres appareils perturbateurs et

2) De ne pas perturber outrageusement son environnement.

Pour résumer, si quand vous allumez votre sèche-cheveux votre radio FM se met à grésiller… eh bien c’est que la CEM laisse à désirer !

Il est intéressant de voir que les règles du Feng Shui, qui est une science largement plus ancienne que la CEM, véhiculaient déjà ces notions. De manière plus empirique et intuitive certes, mais tout aussi judicieusement.

Voici donc un petit parallèle entre quelques notions de Feng-shui et constatations électroniques modernes.

Réduire le nombre d’objets : pour réduire les perturbations

C’est particulièrement le cas pour les appareils électriques qui rayonnent (involontairement) des champs électriques et magnétiques par leurs câbles, ou encore plus pour l’électronique sans fil qui est conçue pour fonctionner avec de tels champs !

6 chambre surchargee
Evitez de jouer dans une pièce surchargée en perturbations électromagnétiques.

S’il est par exemple impossible de se passer d’éclairage quand on joue au poker, il vaut alors mieux être sous des plafonniers (avec des ampoules à économie d’énergie) dont les câbles courent dans les murs, que près de lampes sur pied dont les fils vont traîner un peu partout. Outre le risque de se prendre les pieds dedans, si les différents câbles courent le long des quatre murs, vous vous retrouverez au centre d’un carré créant un champ électrique et magnétique assez élevé.

La présence de votre smartphone allumé est-elle vraiment indispensable lorsque vous jouez aux cartes ? Si ce n’est pas le cas, abandonnez-le temporairement au vestiaire (il ne vous en voudra pas) ou bien mettez-le en mode avion.
Mais la meilleure des solutions reste encore de l’éteindre

Favoriser l’écoulement des énergies : en créant de l’espace

Cela revient à éloigner les appareils électriques les uns des autres pour réduire les perturbations qu’ils induisent les uns sur les autres. L’idéal serait évidemment de n’avoir qu’un seul appareil électrique qui fonctionne à la fois… mais au XXIème siècle, c’est un vœu pieux, nous vous l’accordons.

Pensez à notre environnement quotidien : WiFi, Bluetooth, micro-ondes, téléphones 2G, 3G, 4G voire bientôt 5G, antennes de télévision, de radio ou de téléphonie mobile, télécommandes d’appareils domestiques (infra-rouge), Internet par satellite, radars... et prenez conscience que nous baignons 24h/24 dans des milliers d’ondes, de toute nature et de toute puissance : bienvenue dans l’électrosmog (brouillard électronique).

1 perturbations ondes
L'électrosmog : un mal encore méconnu.

Déplacer un ou plusieurs appareils conçu(s) pour rayonner, dans une autre pièce que celle où vous séjournez et jouez au poker, va simplement réduire le rayonnement direct, à moins d’avoir des murs blindés !
Alors, si vous ne vous servez pas d’un appareil électrique (genre TV, chaine hi-fi, console de jeu), plutôt que de le mettre en veille, éteignez-le entièrement ! Et en plus, vous ferez des économies d’énergie !

Il faut savoir que nous n’avons toujours pas suffisamment de recul scientifique et médical pour savoir quel sera l’impact à long terme des ondes sur le fonctionnement de notre corps (car certains organes communiquent entre eux par ondes), et ce ne sont pas les personnes électrosensibles qui nous contrediront !
D’où aussi l’application d’un « principe de précaution » qui limite les puissances rayonnées : on n’a pas encore de certitude, mais on prend des mesures effectives visant à prévenir/minimiser les éventuels risques.

Respecter les orientations spatiales : pour (re)trouver l’équilibre électronique de notre corps

Il est prouvé que le champ magnétique terrestre a une influence sur les molécules polarisées de notre corps (il est d’ailleurs conseillé de dormir la tête au nord, voire vers l’est). Alors que se passe-t-il exactement lorsque nous baignons en permanence dans des champs magnétiques/électriques artificiels bien plus intenses ?

table de poker dans un casino
Les casinos : pas CEM-friendly !

Dans les casinos, on retrouve les nombreux câbles d’alimentation des grosses machines à sous, les machines à sous en réseaux, les milliers d’ampoules à économie d’énergie ou les LED de toutes les couleurs, les afficheurs électroniques et les commandes des tables de jeux… Pas difficile donc de se rendre compte que les casinos sont des environnements très peu « CEM-friendly », et ce d’autant plus si vous y passez beaucoup de temps !

Bon alors, cela veut-il dire qu’il ne nous reste plus qu’à jouer au poker au milieu du champ de l’agriculteur du coin ou dans la forêt ? Pourquoi pas ! mais à condition qu’il n’y ait ni antenne relais, ni éolienne à moins d’un kilomètre… Dur dur n'est-ce pas ?

Finalement, la mention « Jouer comporte des risques : endettement, isolement, dépendance » est peut-être incomplète. Avec ce nouvel éclairage, les « problèmes de santé » n'aurait-ils pas toute leur place dans la liste des risques énumérés au moment de jouer à notre jeu préféré ?


Dossier réalisé par Nathalie A. et Christine C.


Vous voulez être encore plus zen ? Apprenez la méditation !



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Comment se débarrasser de ses fausses attentes pour gagner

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Se créer de fausses attentes et du plaisir par anticipation, manquer de patience, sont des erreurs faisant partie de 10 distorsions cognitives reconnues. Or celles-ci peuvent à la fois vous faire moins bien jouer, mais aussi entraîner des problèmes d'addiction et de dépression.

Plantons le décor : je suis au Rio de Vegas, je joue au poker et je travaille pendant les World Series of Poker (WSOP).

Je viens de me faire sortir d’un tournoi à 1 500 $ et j’ai décidé de m’asseoir un moment dans un cash game de Pot-Limit Omaha à 1$/3$ parce que la liste d’attente est trop longue aux tables de No-Limit Hold’em.

Je m’assois donc, avec 300 $. Je me dis que je rentrerai à l’hôtel une fois que j’aurai tout perdu, je l’ai promis à ma femme.
Elle s’inquiète quand je fais des cash games, parce que j’ai tendance à me transformer en Hulk quand je perds.

Mon stack grimpe progressivement jusqu’à 1 200 $. Tout va bien. Puis je perds une main. Et une autre. Encore une autre. Je suis sur la paille. Je sors un billet de 1 $ de ma poche et je le pose sur la table.

« Je reviens tout de suite », dis-je en souriant. Je ne souris pas à l’intérieur. La Bête a pris possession de mon cerveau et ne lâche plus son emprise.

L Davy
"Je n'arrive pas à attendre, je dois être satisfait dans l'instant."

« Tu ne gagnes jamais ! »

« Pourquoi ce n’est jamais toi qui gagnes un million ! »

« Pourquoi tu n’arrives jamais à bien jouer aux WSOP ? Si tout se passait bien au début, ça compenserait les pertes. »

« Pourquoi c’est toujours à moi que ça arrive ? »

Neuf vautours à l’affût

Je suis de retour à ma place. Je ne me souviens même plus être allé au distributeur. Je me rassois avec 600 $ et je reprends la partie.

Deux fois je perds. Je me lève et je m’en vais, imaginant neuf vautours qui rient derrière moi.

Je ressens de la honte, du remords et de la culpabilité. J’ai perdu de l’argent que je ne pouvais pas me permettre de perdre. Je n’ai pas respecté la promesse faite à ma femme. Je suis un idiot, comme d’habitude.

Stephen Pfleiderer est spécialiste de l’addiction et est coach de sevrage. Il a étudié la thérapie cognitive comportementale (TCC) avec pour mentor David D. Burns, auteur de Se libérer de l’anxiété sans médicaments : La thérapie cognitive, un auto-traitement révolutionnaire de la dépression.

Ce best-seller s’est vendu à plus de 5 millions d’exemplaires dans le monde. Stephen et David ont tous deux été invités dans mon podcast "Alcohol & Addiction".

J’ai raconté à Stephen exactement l’histoire que je vous ai racontée au début de l’article. Je lui ai aussi dit qu’aussi loin que je me souvienne, à chaque fois que je perds un pari, un cash game ou un tournoi, j’ai cette compulsion de devoir trouver un moyen de regagner cet argent aussi vite que possible.
Je n’arrive pas à attendre. Je dois être satisfait dans l’instant.

Stephen Pfleiderer
Stephen Pfleiderer

Je voulais savoir ce que Stephen pensait de ça, un problème fréquent chez les joueurs de poker loisir que j’ai côtoyés.

Les 10 distorsions cognitives

« Il se passe beaucoup de choses dont les gens ne se rendent pas compte », estime Pfleiderer. « Très rapidement, on se retrouve dans une spirale infernale et on se demande comment on est arrivé là. »

Ça arrive en effet très vite. J’ai l’impression de ne pas avoir le temps d’évaluer les effets à long terme de mes décisions.
Comme si on avait piraté mes fonctions motrices et que je ne contrôlais plus mes mouvements.

« Vous jouez, et quelque chose ne fonctionne pas. Quand la partie commence, vous êtes au taquet, vous imaginez que cette fois c’est la bonne, que tous vos problèmes seront résolus.

C’est comme quelqu’un qui a hâte de boire ce soir parce qu’il se « sentira trop bien. » C’est du plaisir par anticipation. Vous créez une attente de victoire, et quand cela ne se réalise pas, vous êtes en colère, frustré et déçu.

Si les gens jouent au casino et au poker, c’est parce qu’ils sont stimulés par la possibilité d’une victoire. Et soudain, les choses ne vont pas dans leur sens et les pensées toxiques s’enchaînent. »

Rast Cannuli Prise de notes
Coucher les choses sur papiers aide souvent plus qu'on ne le croit.

Écrire

J’ai interviewé suffisamment de très grands joueurs de poker pour savoir que pour devenir joueur professionnel, il faut savoir équilibrer ses attentes.

D’un côté, il faut être confiant en ses capacités. Mais de l’autre, il faut être conscient à tout moment qu’on a plus de chances de perdre que de gagner.

Alors comment passer de la théorie à la pratique ? 

« Ces pensées négatives ne sont que des distorsions cognitives », explique Pfleiderer. « Il faut les identifier, et pour cela il faut transformer ces phrases toxiques et limitantes en simples mots.

Le meilleur moyen de le faire est de les écrire noir sur blanc pour les évaluer objectivement. »

Astuce n° 1 - Lors de votre analyse de la partie (si vous ne le faites pas encore, il est temps de vous y mettre si vous prenez le poker au sérieux), écrivez toutes les pensées négatives qui vous sont venues pendant la partie. Ensuite, identifiez les distorsions cognitives et utilisez-les pour créer des affirmations positives.

Exemples :

Je ne démarre jamais bien Je ne gagne jamais Je n’ai jamais de chance

Ensuite, basez-vous sur la liste des distorsions cognitives de David D. Burns et identifiez lesquelles correspondent à ce que vous avez écrit. Vous verrez que c’est très révélateur. Ensuite, reformulez ces affirmations négatives sous forme plus positive.

Exemple :

Je ne démarre jamais bien (Affirmation négative)
Matusow fait la gueule
Transformez le négatif en positif.

Distorsions cognitives associées : Mentalité « tout ou rien », sur-généralisation, ignorer les aspects positifs, voyance, effet grossissant et personnalisation, culpabilité.

Affirmation positive :

Parfois je démarre bien, parfois je démarre mal. Je suis plus susceptible de bien démarrer si je travaille dur, surtout mentalement, et que j’essaye d’éliminer les pensées négatives qui ne sont que des distorsions cognitives.

Astuce n° 2 - N’attendez pas l’analyse post-session pour faire ce travail. À chaque fois que vous remarquez un déclencheur, faites une pause, trouvez un endroit calme et suivez les étapes ci-dessus. Vous pouvez par exemple utiliser le bloc-notes de votre téléphone ou, plus traditionnellement, un papier et un stylo.

« Si vous êtes en pleine tempête et que vous ne prenez pas de pause, les choses risquent de s’emballer », explique Pfleiderer. « Ne sous-estimez pas la force de cette voix qui vous dit que rien n’ira tant que vous n’aurez pas cet argent. C’est pour ça qu’il est important d’interrompre le processus et de mettre tout ça par écrit. »

Fausses attentes

« Il faut développer une approche plus réaliste du poker, qui permet de se détacher du résultat », conseille Pfleiderer.

« Lorsque vous dites « Je dois gagner », c’est ça votre moteur. Ce jeu doit répondre à vos besoins, vous êtes en position vulnérable. Si vous pouvez vous détacher du résultat, la tension disparaît. »

Alors comment y parvenir ?

Daniel Negreanu IMG 4125
Un champion qui joue pour la gagne mais qui sait relativiser.

« C’est une compétence à travailler et à entretenir avant de se lancer. Il faut arriver à faire preuve d’un sang-froid sans faille, et arriver à rester équilibré, que vous gagniez ou que vous perdiez. Il faut pouvoir laisser le positif ET le négatif venir à vous, sans lutter. Les pensées, aussi bien positives que négatives, déterminent votre conduite. »
(à lire aussi l'instructive interview de Benjamin Pollak)

Soudain, je comprends. Je n’accepte pas la réalité de la situation. Pour reprendre James Altucher, « je voyage dans le temps ». Je suis à La La Land, où les résultats négatifs n’existent plus et tous sont positifs.

Si c’était une réalité, personne ne gagnerait sur le long terme dans le poker. Daniel Negreanu, par exemple, a remporté plus de 33 millions de dollars en tournois parce qu’il souffre lorsqu’il perd, certes, mais qu’il ne laisse pas cette souffrance s’installer. Et lorsqu’il gagne, il ne se laisse pas griser non plus.

« Certains joueurs de poker ne se laissent pas perturber par ces pensées, et d’autres se désintègrent totalement », reconnaît Pfleiderer. « L’avantage, c’est que lorsque vous devenez conscient de vos réactions, vous avez enfin le pouvoir de changer. Ce qui vous perturbait ne vous touche plus du tout. »

C’est vrai que quand j’aide les gens à arrêter de boire, ils doivent apprendre à souffrir. C’est intéressant que je n’arrive pas à appliquer ces mêmes principes à mon propre jeu.

Astuce n° 3 - Créez votre propre enregistrement d’affirmations ou écoutez les enregistrements de Elliott Roe avant de jouer ou lorsque vous sentez que vous perdez le contrôle.
Modifiez vos attentes.

Gardez le cap de la conversation

L’autre jour, j’ai écouté un petit vlog de Daniel Negreanu. Il parlait de David Sklansky et de son manque de perspective sur l’aspect mental du poker.

Selon Negreanu, pour améliorer son mental il faut étudier le poker. Et si vous voulez vous améliorer sur tous les plans, vous devez garder le cap de la conversation.

Phil Kessel et Daniel Negreanu
Entrez en contact avec des personnes qualifiées, quels que soient les aspects sur lesquels vous voulez progresser.

Vous devez entrer en contact avec les personnes les plus qualifiées, que ce soit pour l’aspect technique ou pour l’aspect mental du poker. Regardez les meilleures vidéos de coaching, lisez les meilleurs livres de poker, et écoutez les meilleurs podcasts.

C’est ce que je veux dire quand je parle de garder le cap. C’est un choix.

« Ce sont des réflexes et des habitudes, il faut du temps pour les changer », avertit Pfleiderer.

« Quand vous êtes énervé, vous n’avez pas envie de prendre du temps pour mettre vos pensées sur papier. Vous voulez être en colère et vous apitoyer.

Mais en ayant travaillé en amont, que vous vous entraîniez, que vous travailliez sur vos affirmations négatives calmement, alors vous pourrez appliquer tout ça plus facilement dans un autre contexte. »

La seule manière de gagner au poker

Pour réussir dans le poker, il faut apprendre à dépasser ce désir de satisfaction instantanée pour se focaliser sur le long terme.

C’est la seule manière de gagner. Une fois qu’on a compris cela, on devient patient. Et sans patience, pas de poker.

C’est une leçon qu’on devrait tous appliquer, dans le poker et dans la vie.

Pour découvrir Stephen Pfleiderer et son travail, cliquez ici (site en anglais).



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L’histoire du poker et de sa mauvaise réputation : Sol Smith et les bateaux à vapeur

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Vous avez sûrement remarqué que le poker essaye constamment de se débarrasser de sa mauvaise réputation de jeu de crapules. Mais la vraie question, c’est de savoir comment le poker s’est fait cette réputation, non ? Alors direction le Far West et les débuts du poker.

Partons donc à la rencontre de Wild Bill et de Wyatt Earp, à l’époque où le poker était à la fois une malédiction et une promesse, des dizaines d’années avant que Las Vegas ne voie le jour.

Voici donc comment le poker s’est construit sa mauvaise réputation.

Planter le décor : le Sud des États-Unis en 1835

À l’époque, le drapeau américain ne compte que 24 étoiles, et le Mississippi en était devenu la vingtième en 1817.
Mais pour l’instant, direction la Nouvelle-Orléans, en Louisiane.

Nous sommes en juin, la chaleur est écrasante sur le port de la perle du Sud. Il fait plus de 33 °C et l’humidité est tellement forte que les vêtements collent à la peau. Cela n’empêche pas le port d’être en pleine effervescence. Il y a la foule, les cris des dockers et le bruit des grues qui chargent et déchargent les cargaisons.

Le port de la Nouvelle-Orléans est déjà devenu l’un des plus importants de ce tout jeune pays qu’étaient les États-Unis.

bateau a vapeur mississippi 1830s

Des bateaux arrivent du monde entier, apportant du coton, du bois, de la nourriture, des épices, des immigrants et des esclaves.

L’esclavage devient la base de l’économie américaine. Cinq ans plus tôt, le Congrès a décidé de « déplacer » les Amérindiens dans des réserves, à une majorité qui s’est jouée à une seule voie.

Il y a pourtant des gens qui s’en préoccupent. Les débats sur l’esclavage de 1834 au Séminaire théologique de Lane ont déjà mis en avant plusieurs problèmes concernant la justification de l’esclavage.

Mais la période est houleuse, non seulement sur le plan social, mais également sur le plan religieux et politique. Dans quelques mois, les États-Unis verront le début de la seconde guerre séminole en Floride, la première tentative d’assassinat d’un président (Andrew Jackson, sans succès) et le Texas déclarera son indépendance du Mexique.

Alors que la foule regarde les bateaux se vider dans le port, Charles Darwin est en route pour les Galapagos sur l’HMS Beagle. Ses découvertes sont sur le point de révolutionner notre vision de la nature et de la biologie.

Pendant ce temps, en Louisiane et dans les états du Sud, la vie est dure. Le paludisme est omniprésent, mais la maladie n’a été identifiée que cinq ans plus tôt, elle tue des milliers de personnes chaque année et sa cause n’est pas encore connue.
La population est presque aussi terrifiée qu’au moment de la peste noire dans l’Europe du Moyen-Âge.

Une toute nouvelle invention vient révolutionner la vie très privée des foyers européens : un inventeur écossais vient de créer la « chasse d’eau », mais elle n’a pas encore fait le chemin jusqu’aux États-Unis. Imaginez donc l’odeur de la ville.

Sans surprise, l’espérance de vie se situe autour de 35 ans.

Et voici Sol Smith

Sol Smith

Rien de tout cela ne perturbe notre héros. Il se lance dans un voyage vers le Nord sur le Mississippi, et sa mission est culturelle. Il part à St Louis pour recruter des acteurs pour sa compagnie de théâtre.

Du point de vue culturel, le Nouveau Monde est encore loin du niveau de l’Europe. Pendant que Verdi, Liszt, Bach, Rossini et Mendelssohn créent des chefs-d’œuvre en Europe qui marqueront l’histoire, les États-Unis n’ont que la musique populaire au violon et au piano honkytonk.

Pas de quoi décourager les immigrants européens qui arrivent par millier dans le port. L’idée d’une vie meilleure est puissante, et la littérature de l’époque nous le prouve.
Frankenstein de Mary Shelley est un best-seller, Washington Irving vient de publier La Légende de Sleepy Hollow et les récits d’Edgar Allan Poe captivent les lecteurs. James Fennimore et sa saga Bas-de-cuir deviendront des symboles de l’époque.

C’est aussi l’année de naissance de Mark Twain, célèbre auteur des Aventures de Tom Sawyer et Huckleberry Finn.

Voilà donc le contexte dans lequel nous nous trouvons à la Nouvelle-Orléans, sur le port.

Des centaines de femmes en robes bouffantes tiennent de petites ombrelles. Les hommes en trois pièces et haut-de-forme s’extasient de la modernité de ces vaisseaux : les bateaux à vapeur du Mississippi.

C’est au milieu de ses passagers qui attendent pour embarquer que se trouve notre héros. Son nom est Sol Smith et il n’imagine pas qu’il va jouer sa vie dans les 72 heures à venir.

Les Allemands appellent ça « Pochen »

En 1835, les routes se résumaient à des chemins boueux. Le transport sur terre c’était les chevaux et les diligences, la grande voie de chemin de fer d’Est en Ouest n’avait pas encore dépassé Washington.

Il faudra encore quelques décennies pour atteindre le Pacifique, donc le bateau à vapeur sur le Mississippi reste le moyen de transport le plus efficace et le plus rapide pour les individus et les biens.

Ils existent déjà depuis près d’un quart de siècle et leur nombre triple tous les deux ans. À ce moment-là, près de 1 200 bateaux descendent et remontent la rivière, chargés de tabac, de riz, de coton, de bois et, évidemment, de passagers.

Des immigrés européens prennent le bateau à la recherche d’une vie meilleure. Pleins d’espoir et d’attente, ils amènent aussi quelque chose qui deviendra un grand symbole américain.

Les Allemands appellent ça « Pochen », les Français « Poquer ». Un jeu de cartes. Un simple jeu qui va tout changer et qu’on appellera bientôt « poker ».

Sol Smith connaît déjà le poker. D’ailleurs, c’est un jeu qu’il apprécie assez, pour des parties entre amis, sans grands enjeux. Et comme nous allons le voir, peut-être même qu’il l’apprécie un peu trop.

Jouer sa vie à pile ou face

le Sultana surcharge avant le desastre

Il y a quand même quelque chose dont on est sûr : embarquer sur un bateau à vapeur en 1835, c’est déjà faire un pari. Ils avaient beau avoir beaucoup de succès et se multiplier très vite, il faut savoir que les vingt premières années, plus de la moitié d’entre eux avaient tout simplement explosé.

Jusqu’en 1850, on a compté près de 4 000 morts, principalement pour des explosions de chaudières. Ce sont elles qui faisaient office de moteurs sur les bateaux, avec du bois ou du charbon. Faites d’acier assez fragile, mal entretenu, elles n’étaient surtout ni inspectées ni contrôlées.

Et dans des bateaux en bois, ces chaudières présentaient un danger constant. Près de 500 bateaux ont coulé pendant cette période, pour des accidents toujours très meurtriers.

D’ailleurs, la plus grande catastrophe maritime de l’histoire des États-Unis n’est pas le Titanic, comme on pourrait le croire, mais l’explosion du Sultana en 1865, avec plus de 1 500 morts selon le service des douanes américaines.

Peut-être que c’est pour cela que les passagers étaient si prompts à s’adonner à d’autres types de paris, comme de savoir quel bateau arriverait avant l’autre par exemple.

Les chaudières étaient surchauffées pour cela, de quoi augmenter encore le danger.

Les prédateurs du poker

Partie de poker sur un bateau a vapeur sur le Mississippi

Autant dire que grâce aux Français et aux Allemands, le poker s’est rapidement imposé sur les bateaux à vapeur. En quelques années, les villes le long du fleuve se sont remplies de maisons de jeu... et de prédateurs.

Les immigrés avaient tout leur argent sur eux, de quoi briser leurs rêves avant même qu’ils aient posé le pied sur le sol américain. Des lois ont ensuite été votées pour se débarrasser des tricheurs, et c’est comme cela que les prédateurs se sont retrouvés sur les bateaux, à faire des allers-retours sur le fleuve.

Ils en descendaient très rarement. Leur spécialité était de piéger des immigrés pour qu’ils jouent avec eux. Il s’agissait de les laisser gagner un peu d’argent pour les « séduire », puis de leur voler ensuite tout leur argent.

Ce sont ces truands qui ont donné au poker sa mauvaise réputation, et notre héros Sol Smith est sur le point de croiser leur chemin. Voici donc son histoire, ou comment il est passé tout près de la mort sans même s’en rendre compte.

[Extrait du livre Theatrical Management in the West and South for Thirty Years de Solomon Smith, 1868]

Une partie de poker amicale

Le deuxième soir de notre voyage depuis la Nouvelle-Orléans, je me suis trouvé assis à une table de jeu de cartes avec trois autres passagers, à jouer au très intéressant jeu de « poker ». Les jeux de cartes étaient un loisir très commun en ce temps là, et il n’était pas inhabituel de trouver plusieurs tables occupées à la fois dans les cabines réservées aux hommes des bateaux qui naviguaient sur le Mississippi.

Je m’étais assis avec eux pour m’amuser un peu, mais au moment de le quitter, à dix heures, je me rendais compte que cela m’avait coûté 60 dollars ! [100 $ de l’époque équivalent environ à 2 560 $ aujourd’hui, NDLR]. « Cela ne va pas du tout », dis-je alors, en pensant tout haut. « Je vais devoir m’y remettre demain. »

« Évidemment », répondit l’un des autres joueurs, une connaissance de Montgomery, Alabama, où il s’occupait d’une prison depuis plusieurs années et où le considérait comme un citoyen extrêmement respectable.

« Vous ne pouvez pas abandonner si tôt. » Il ajouta, en m’accompagnant : « Demain, vous vous referez. » Alors que je commençais donc à discuter avec cette vieille connaissance (...) Hubbard, il me conseilla d’essayer absolument de jouer le jour suivant.

Je lui fis part de ma suspicion que certains des autres joueurs pourraient être des tricheurs.

Il me confia avoir eu les mêmes craintes, mais qu’il était parvenu à la conclusion qu’ils étaient tous honnêtes. Avant de me quitter, il me jura, sur l’honneur (!), qu’il n’accepterait pas que je subisse un affront. Je le crus évidemment, et j’acceptai de revenir le lendemain.

Course de bateaux a vapeur
Les bateaux à vapeur faisant la course étaient une menace constante et fatale sur la Great River.

Le lendemain matin, dès la fin du petit-déjeuner, je retrouvai Hubbard et l’un de ses amis qui m’attendaient à l’une des tables. Je m’assis en espérant refaire ma fortune, un espoir qui a vu la perte de nombreux hommes.

J’étais assez confiant, et mes compagnons de jeu m’encourageaient chaleureusement. Nous jouâmes donc pendant deux heures, avec différents degrés de succès.

À environ onze heures, le compagnon de Hubbard nous laissa pour « aller chercher un verre », et nous n’étions donc plus que deux. Pour cette raison, nous n’utilisions plus que les « petites » cartes, c’est-à-dire les six ou inférieures. Cependant, Hubbard proposa immédiatement que nous utilisions les autres cartes, ce à quoi j’agréais vivement.

Je remarquai alors qu’il distribuait les cartes sans mélanger. Je décidai donc de l’observer minutieusement. Lorsque je pris mes cartes, je fus agréablement surpris de voir que j’avais une excellente main.

« Eh bien, il est temps de me refaire. Si mon adversaire à une main décente, je devrais bien m’en sortir. »

Je commençai en misant un dollar. Mon adversaire en fit de même, puis en ajouta cinq. Je mis dix en sus. Il ajouté vingt, et garda son portefeuille à proximité, comme pour dire qu’il était prêt à tout.

Après un moment de (fausse) réflexion, je lançais : « Je relance de cinquante. » « D’accord », répondit-il. « J’ajoute cent. »

« Reprenez votre dernière mise », lui conseillai-je. « C’est plus que ce que nous pouvons nous permettre de perdre. J’ai peut-être été trop loin. Reprenez-le et regardons nos cartes. » « Non », répondit Hubbard. « Si vous êtes un homme d’honneur, suivez à cent ou laissez-moi l’argent. »

« Je ne peux faire ça. Chez moi personne ne se retire. Nous devons montrer nos cartes pour l’argent déjà misé. Alors voilà cent dollars, et cent de plus puisque mon portefeuille est sorti. » Étonnamment, cette nouvelle mise sembla le réjouir.

Sans hésiter une seconde, il relança de deux cents dollars. Je lui demandai alors de pouvoir montrer mes cartes à des badauds, qui commençaient à se réunir autour de notre table pour voir ce qu’il se passait.

Hubbard refusa catégoriquement. « Jouez vos cartes », me dit-il, me forçant gentiment à poser mes cartes sur la table. « Eh bien puisqu’il en est ainsi », dis-je, « pensez-vous que trois as et deux autres cartes puissent être battus ? »

« Oh que oui », répondit-il l’air satisfait en utilisant le crachoir. « Cela peut être battu, mais pas facilement. » « Pas facilement en effet », répondis-je. « En conséquence, et puisque je suis persuadé que vous bluffez, je suis à deux cents. »

« Vraiment ? » « Oui, vraiment. Voici l’argent. » « Vous pouvez encore faire mieux ? » demanda mon adversaire, les yeux fixés sur moi.

« Eh bien oui, puisque vous me le demandez. Je remets encore deux cents. » Les yeux toujours fixés sur moi, il me lança : « Vous êtes bien courageux pour un novice. Si vous acceptez de me faire crédit, je veux bien suivre cette mise. » (Crachoir.)

Confiant en ma future victoire, j’acceptai, tant que j’avais droit aux mêmes privilèges. « Puisqu’il en est ainsi, dit-il d’un ton assez agressif, je relance de cinq cents, avec un crédit. » (Crachoir, encore.)

« Impossible ! Mais puisque nous sommes arrivés jusque-là, je suis pour cinq cents, et je relance de mille... avec un crédit. »

Le troisième joueur fit alors son retour et demanda à voir les cartes de Hubbard.

« Non, monsieur, insistai-je, vous devez jouer vos propres cartes », en lui indiquant de les poser sur la table comme je l’avais fait.  

Un murmure d’excitation grandissait parmi les autres passagers. Hubbard me regarda longuement et lança, doucement mais avec confiance : « Je vous suis. »

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Quatre as !

« Je suppose que je suis battu », dis-je alors (quel hypocrite ! Je n’en pensais pas un mot !). « Retournez tout de même vos cartes que nous puissions voir ce que vous avez. »

D’une main, il présenta donc QUATRE ROIS et un valet, pendant que de l’autre il récupérait les billets, l’or et l’argent, sous les cris des spectateurs qui semblaient s’apitoyer de ma malchance.

« Vous avez beaucoup de chance », remarquai-je alors qu’il lissait les billets. « D’ailleurs, nota-t-il en utilisant à nouveau le crachoir et en me lançant un regard condescendant, j’ai oublié de vous demander quelles cartes vous aviez. »

« Eh bien oui, regardons-les. » « Oh je suis convaincu que vous êtes battu, mais regardons-les tout de même. »

« Les voilà. Voici ma main. Un as. Un autre. Un troisième ! »

« Une belle main que voilà. Trois as ! Qu’avez-vous d’autre ? Ah, une dame. » « Et quoi d’autre ? » lança la foule. « Un autre as ! » QUATRE AS !!!

Je découvris avec plaisir le visage déconfit de mon adversaire. Il avait laissé tomber les billets et son visage affichait une surprise évidente.

La foule laissa échapper un cri, et j’invitai tout le monde à boire une coupe de champagne.

Il va de soi que le soi-disant « crédit » n’a jamais été payé, non pas que j’y comptais vraiment. Hubbard régla ses affaires à Vicksburg et quitta le bateau. Il se trouve que l’inconnu qui avait joué avec nous est également descendu dans le même port, où ils ont croisé une foule enragée quelques jours plus tard.

Hubbard est mort la tête haute, en crachant sur la foule.

Un mois après cette aventure, je rencontrai à Cincinnati un passager à bord du Warren. Après avoir parlé de notre santé, il me demanda si j’avais joué au poker récemment.

« Pas depuis la dernière partie à bord du Warren », répondis-je. « Ne jouez plus », me dit-il l’air solennel. « Vous êtes susceptible de vous faire plumer. Vous étiez pris au piège par des tricheurs. Quand l’un est parti, je l’ai vu poser quelques cartes près du coude de votre adversaire.

Pour tester, j’ai pris la carte du haut et je l’ai mise en bas. C’est pour cela que vous avez eu les quatre as et lui les quatre rois, plutôt que l’inverse. »


Eh bien voilà, chers lecteurs de PokerListings, la fin des aventures de notre héros. C’est ainsi que se termine ce récit d’une arnaque aux allures de boomerang.

Notre victime, se voyant comme un génie, a donc appris qu’il devait tout son argent à un inconnu.

Mais cette arnaque a fonctionné des milliers de fois sur le Mississippi, pour autant de victimes.

Épilogue

Smith a constitué une nouvelle troupe et a longtemps enseigné à l’université.

Pionnier du théâtre dans le Sud des États-Unis, ses pièces humoristiques sur la société américaine sont toujours populaires.

On ne sait pas si Sol Smith a un jour retouché une carte de poker, mais en tout cas le mot « poker » n’apparaît plus une seule fois dans ses mémoires.



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Spiderman, la princesse et le FBI : L'affaire des parties de poker High stakes d'Hollywood

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L’histoire des cash games aux enjeux astronomiques qui réunissent des stars d’Hollywood, des milliardaires texans ou des mafieux new-yorkais, défraye actuellement la chronique, alors que la sortie du livre de Molly Bloom jette un peu plus le pavé dans la mare.

Note : Article initialement publié le 30/05/14.


Aujourd’hui, la plupart de histoires de cash games tournent autour de Macao, de Tom Dwan et des fameux “hommes d’affaires asiatiques”.

Cependant, s’il y a bien une histoire qui ferait un excellent scénario pour Hollywood, c’est celle qui s’est déroulée aux États-Unis, en partie d’ailleurs à Hollywood même.

Cette histoire regroupe de nombreuses stars du poker et des célébrités, comme Dan Bilzerian, Tobey Maguire, Matt Damon, Ben Affleck, Macaulay Culkin, Nick Cassavetes et le présentateur télé Gabe Kaplan.

On y trouve également des hommes d’affaires un peu douteux comme les Trincher, Bradley Ruderman (le principal responsable du fait que cette affaire ait atterri devant les tribunaux), la famille Nahmad, spécialisée dans la vente d’objets d’art, ainsi que des gens ayant des liens plus ou moins directs avec le crime organisé : Alimzhan Tokhatounov par exemple, qui s’est ensuite retrouvé dans la liste des dix criminels les plus recherchés.

Ah, et il y a bien sûr également une belle femme autour de laquelle ils se sont tous retrouvés.

Molly Bloom

L’histoire de Molly Bloom commence dans une petite ville du Colorado appelée Loveland, auprès de parents respectivement moniteur de ski et psychologue clinicien.

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Molly Bloom
 

Ses deux frères cadets, passionnés de sport, ont évolué au plus haut niveau. L’un d’eux, Jeremy, a remporté deux médailles d’or olympiques et trois titres de champion du monde de ski, le tout avant de devenir footballeur professionnel, mannequin, de créer sa propre entreprise et de lancer son association caritative, The Jeremy Bloom Wish of a Lifetime Foundation, qui permet à des personnes âgées de réalisé leur plus grand rêve.

Avec tout ça, il fallait bien qu’il y ait un mouton noir dans la famille.

Molly Bloom a en effet déjà connu de nombreux démêlés avec la justice par le passé. Rien de très sérieux cependant, principalement des excès de vitesse ou du tapage nocturne.

Elle est entrée en contact avec le monde du poker high stakes lors de son arrivée à Los Angeles en 2003. Elle était l’assistante d’un agent immobilier qui organisait lui-même des parties privées.

Il n’a pas fallu longtemps à Molly pour se rendre compte qu’elle tenait là une occasion en or de se faire beaucoup d’argent, elle a donc décidé d’organiser ses propres parties, qui ont immédiatement rencontré un énorme succès.

Même les habitués des tables de son patron se sont mis à aller chez elle, et ces parties sont rapidement devenues les plus réputées de Californie, tout en restant très confidentielles.

“Elle est très intelligente et a l’esprit d’entreprise” explique Ronald Richards, son avocat.

Spiderman, Daredevil et Jason Bourne

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Tobey Maguire, le meilleur joueur de la partie.
 

Les parties ont commencé chez Tobey Maguire et les plus grandes stars s’y retrouvaient : Leonardo Di Caprio, Ben Affleck, Matt Damon ou encore la star de "Maman j’ai raté l’avion" Macaulay Culkin.

Ben Affleck était à l’époque un très bon joueur de poker, il avait notamment remporté le California State Championship en 2004 (pour 350 000€). Quant à Matt Damon, c’était un habitué des WSOP, bien que son talent de joueur de poker n’ait jamais égalé son talent d’acteur (surtout dans Les Joueurs !). Cependant, le meilleur joueur du groupe était sûrement Tobey Maguire lui-même.

L’un des pionniers de ces parties, le producteur Houston Curtis, a fait les frais d’une très grosse période creuse. Après avoir perdu un million de dollars en une nuit, Maguire lui a filé un petit coup de pouce financier (on parle de 300 000$), et Curtis a passé les mois suivants a essayé de rembourser sa dette en jouant à d’autres jeux.

Selon les termes de leur accord, Curtis devait donner à Maguire la moitié de ses gains, et s’il perdait, c’était son affaire.

Quelques mois plus tard, Curtis a été victime d’un infarctus, à seulement 40 ans. S’il estime que cela n’avait rien à voir avec ses dettes envers Maguire, mais Spiderman a quand même su se montrer indulgent quant au reste de l’argent.

Les milliardaires

Dans ces parties, il y avait aussi des joueurs qu’une perte de 300 000$ aurait à peine fait ciller : Alec Gores et Andy Beal par exemple.

L’Israélien Gores possède près de 80 entreprises différentes et on estime qu’il pèse 2 milliards de dollars. Il truste la 273è place du classement du magazine Forbes des personnalités les plus riches des Etats-Unis.

Gores et Maguire ont plusieurs fois été conviés à se rendre en jet privé aux parties organisées par Andrew “Andy” Beal. Si Gores est  plus connu dans le monde des affaires, Beal est lui une légende à la fois dans le poker et dans les affaires.

Originaire de Dallas au Texas, ce self-made man a fait fortune en rachetant des actifs décotés. On estime le montant de ses actifs à 9,8 milliards de dollars.

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Andy Beal : une légende à plus d'un titre.
 

42è du classement établi par Forbes, voilà ce que le magazine en dit : “Il ne cesse de s’enrichir grâce à la valeur croissante des banques et des gros dividendes qu’il s’octroie tous les trimestres.”

Beal est même connu dans le monde des sciences puisqu’il a proposé un théorème appelé la “conjecture de Beal”, à ce jour toujours l’un des problèmes mathématiques non résolus.

Ah au fait, si vous arrivez à le résoudre, il vous paiera un million de dollars. Oui, vraiment.

Le banquier

Quant au poker, Beal y a laissé une trace indélébile depuis qu’il a défié les tout meilleurs joueurs du monde en heads-up de Limit Hold’Em dans les années 80. Phil Ivey, Chip Reese, Barry Greenstein, Gus Hansen, Ted Forrest, Jennifer Harman, Doyle Brunson et Lyle Berman se sont tous prêtés au jeu.

Conscient de ne pas avoir assez de talent pour battre ces monstres du poker, Beal a mis en place sa propre stratégie : il les a forcés à monter les mises assez haut pour les destabiliser. Parfois, ça a fonctionné, il y a même eu plus de dix millions sur la table, mais les pros ont fini par prendre le dessus.

Pour connaître toute l’histoire, on ne peut que vous conseiller la lecture de The banker, the professor and the suicide king de Michael Craig.

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Rick Salomon
 

D’après les rumeurs, Beal aurait perdu plus de 50 millions de dollars dans les parties organisées par Molly Bloom et Tobey Maguire, mais d’après son porte-parole ces chiffres sont très loin de la réalité. Cependant, personne ne nie que lui et Gores y participaient, et que Beal a perdu. “M. Beal n’a pas d’autre commentaire à faire” conclut son porte-parole.

Beaucoup auraient aimé participer à ces parties, mais seule une poignée de privilégiés avait la chance de recevoir une invitation :

Nick Cassavetes, réalisateur de cinéma et participant à l’émission High Stakes Poker sur GSN, son animateur Gabe Kaplan, le playboy du poker Dan Bilzerian, le propriétaire de label de musique Cody Leibel, l’entrepreneur originaire de Las Vegas Andrew Sasson, et Rick Salomon, surtout connu pour avoir été la “star” de la sex tape de Paris Hilton.

Moins connu, mais ayant pourtant tenu un rôle essentiel dans la chute de ces parties, Brad Ruderman y participait également. Le PDG de Rudeman Capital Partners a perdu 25 millions de dollars lors des parties de Molly, avant de mettre en place une chaîne de Ponzi pour tenter de rembourser ses dettes. Le FBI a fini par découvrir ce qu’il faisait, mais en 2009, les parties battaient encore leur plein du côté de Beverly Hills. Elles avaient lieu au Four Seasons, dans la Viper Room sur Sunset Boulevard ou au Beverly Hills Hotel.

Maguire gagnait, Molly touchait sa part, tout allait bien.

La mafia

Evidemment, il a fallu que quelques joueurs aillent un poil trop loin. L’un des participants, qui souhaite garder l’anonymat, témoigne :

“Quelques uns d’entre nous savaient qu’un des joueurs gardait deux prostituées dans une chambre au bout du couloir. Il partait une demi-heure, laissant en plan les autres joueurs.”

Vu le succès des parties en Californie, Molly a voulu les exporter sur la côte est. Erreur fatale.

A ce moment-là, quelques joueurs pros étaient devenus des habitués de ces parties, comme Kenny Tran ou Justin Smith. Mais parmi les autres nouveaux venus, il y avait aussi Helly Nahmad, les Trincher et Alimzhan Tokhtakhounov.

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Vadim Trincher
 

Helly Nahmad a à peine 30 ans. Il est le descendant d’une famille syrienne extrêmement riche.

Vadim Trincher a remporté le Foxwoods Poker Classic en 2009, mais son métier reste un mystère.

“Personne ne sait ce que Vadim fait réellement, parce que Vadim ne parle à personne” explique “une source proche d’Eugene et Ilya Trincher”, les fils de Vadim, dans le New York Observer. Il vivait d’ailleurs dans l’une des maisons les plus chères de Los Angeles.

Les Nahmad et les Trincher possédaient tous les deux des appartements dans la Trump Tower. Par ailleurs, Helly Nahmad était également à la tête de la filière new yorkaise de sa gallerie d’art, sur Madison Avenue.

Quant à Alimzhan Tokhtakhounov, il faisait partie de la liste des 10 criminels les plus recherchés d’après le magazine Forbes. On le soupçonne (entre autres) d’avoir truqué certains résultats lors des Jeux Olympiques 2002 à Salt Lake City.

D’après l’inculpation du FBI, les trois sont accusés d’avoir utilisé des sites de jeux pour blanchir de l’argent, des sommes qui s’élèveraient à plus de 100 millions de dollars. Le FBI appelle cela “l’organisation Nahmad-Trincher”.

Ce dont on est sûr, c’est que Molly Bloom, les acteurs mentionnés plus tôt et Andy Beal se sont tous rendus à New York.

Et bien qu’il n’y ait pas de preuve tangible, on peut affirmer sans trop prendre de risques qu’ils se sont tous retrouvés autour de la même table de poker à un moment ou à un autre.

La fin, la chute et le livre

Et pourtant, les choses commençaient déjà à se gâter. Avec des mises moins élevées que dans les parties originales et un jeu encore plus risqué, maintenant que le FBI y mettait son nez.

Après avoir rassemblé les preuves suffisantes, le FBI a organisé des descentes dans divers endroits de New York et ont embarqué des dizaines de joueurs et d’organisateurs. Au total, 34 personnes ont été arrêtées, dont tous ceux cités dans l’article.

Voilà comment s’est terminées l’histoire de Molly Bloom, Tobey Maguire, et de leurs parties high stakes. Ils se sont tous retrouvés une dernière fois au tribunal.

Non pas que tout le monde risque la prison, mais quasiment tous ont plaidé coupable. Tobey Maguire a par exemple été condamné à versé une somme à 6 chiffres, correspondant au montant qu’il avait gagné contre Ruderman.

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Le livre le plus attendu de l'histoire du poker ?
 

Comme il avait été établi que Ruderman avait obtenu une partie de son argent illégalement, le juge a estimé que Maguire ne pouvait conserver ses gains.

Helly Nahmad a été condamné à passer un an et un jour en prison. Le juge n’a que très moyennement apprécié sa proposition de remplacer cette peine par des cours d’art auprès d’enfants défavorisés. Nahmad a également dû s’acquitter de 6,4 millions de dollars.

Ilya Trincher, le dernier condamné en date, a dû payer la même somme et a été condamné à 6 mois de prison avec sursis. Son frère est encore en attente de jugement. Vadim a été condamné à 5 mois de prison ferme.

Bradley Ruderman, à l’origine de la chaîne de Ponzi, est en prison pour 10 ans, tandis que Alimzhan Tokhtakhounov est toujours en fuite.

Et Molly alors ? Comme les stars d’Hollywood, elle a réussi à échapper à la prison et n’a été condamnée qu’à du sursis. Elle fait profil bas, mais l’année dernière, les éditeurs Harper Collins ont annoncé la publication de “Molly’s Game”, un livre retraçant cette histoire de cupidité, de glamour et de danger de l’intérieur.

On dirait que Molly a fait la même chose que tous les américains par qui vient le scandale : elle a écrit un livre. Il devrait sortir le mois prochain et contenir de nombreux autres noms.

Celui de Bryan Zuriff par exemple, producteur de la série “Jay Donovan” diffusée sur Showtime et récemment condamné à deux ans avec sursis, ou Jeffrey Katzenberg, PDG de Dreamworks Animation.

De quoi faire de ce livre le plus attendu depuis le chef-d’oeuvre de Michael Craig.


Mise à jour août 2017 - Retrouvez la bande-annonce officielle du film Molly's Game, en salles le 22 novembre prochain aux Etats-Unis (annoncé pour le 21 février 2018 en France) :



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L'histoire de Darinka Montico : Masseuse de têtes dans les tournois de poker

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« Je masse les têtes des joueurs de poker ». Voilà une réponse peu commune à la classique question : « Que faites-vous dans la vie ? »

Mais tout semble normal dans la vie de l'éclectique Darinka Montico. Cette une jeune femme née dans les années 80 a récemment abandonné ce métier pour se consacrer à la rédaction et à la promotion d'un livre autobiographique dans lequel elle raconte ses pérégrinations en Italie « sans un euro en poche ».

Une femme éclectique

A partir de l'histoire que cette jeune femme a raconté lors d'une rencontre à Trento organisée par l'association Ted, il apparaît évident que Darinka a une expérience hétérogène. Elle a eu un diplôme en photographie en 2004 à Londres mais a aussi été professeur d'anglais et barmaid en bikini dans les mines australiennes.

L'association à but non-lucratif Ted (Technology, Entertainment e Design) vise à la « diffusion des idées qui méritent d'être partagées ». Des personnalités comme Bill Gates ou l'ancien vice-président américain Al Gore ont participé à son « talk ». L'entretien avec Darinka à Trento a été intitulé « Les rêves ne peuvent pas être achetés ».

Faire des choses, voire des gens

Darinka« Je m'adapte aux besoins du monde » – a déclaré la jeune femme dans son discours qui a duré une dizaine de minutes.
« Mais, peut-être, si j'avais fait ce que j'aimais faire, le monde pour une fois se serait adapté à moi.

Ce que j'aime faire ? Voyager, écrire, photographier et rêver. »

Avant de se lancer dans une carrière de rêveuse, Darinka a testé pendant quelque mois le travail d' « ange », un terme utilisé pour désigner les masseuses de crânes durant les parties ou les tournois de poker au casino.

Relique de guerre

« Ces chaussures ont été dans tous les casinos les plus prestigieux d’Angleterre » – a précisé l'excentrique écrivaine en montrant à tous ses chaussures déchirées achetées dans la capitale du Royaume-Uni. « J'étais debout douze heures par jour pour masser les joueurs. Donc avoir une paire de chaussures confortables était indispensable. Chaque matin je les mettais pour aller travailler. »

Mais la vie de Darinka allait soudain bifurquer dans une autre direction. 

Le déclic à Londres

Un massage de tête effectué sur un joueur de poker.

La jeune femme était en train de masser un joueur « particulièrement nerveux » quand elle s'est sentie désorientée. Dans les casinos, perdre la notion du temps est aussi facile que boire un verre d'eau. Ce sentiment de confusion, cependant, a permis à Darinka de formuler des considérations générales sur sa vie : « Je me suis sentie malade de vivre dans ces limbes sans temps, et cela a donc explosé. »

Subitement, la masseuse a dit à son client : « Excusez-moi, je pars. Je dois aller faire un tour ». Une fois sortie de la maison de jeux, elle a rejoint à pied sa maison en pleine nuit. Elle se trouvait dans le quartier de Whitechapel, à plus de 6 kilomètres.

Dans les jours qui ont suivi, après être retournée en Italie, Darinka a parcouru 3000 kilomètres à pied « sans un sou en poche » de Palerme à Baveno (Verbania) à travers les rues de ce beau pays en rassemblant le long du trajet « les rêves des italiens ».
Au printemps dernier, elle a sorti un livre qui raconte son expérience et intitulé « Walkabout ».


Découvrez cette vidéo (sous-titres en français disponibles) dans laquelle Darinka raconte ses voyages et son expérience du mode du poker.
Si vous êtes anglophone ou italophone, vous pouvez aussi visiter son site web pour plus d'infos : http://www.walkaboutitalia.com/



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La Rétro Poker de 2015 - 1ère partie

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Une année de plus s'est écoulée sur la planète poker. La période des fêtes est comme à chaque fois pour nous l'occasion de vous proposer une rétrospective des principaux faits marquants de l'année.

Entre grands vainqueurs, petits et grands changements, histoires diverses et variées, performances françaises, l'actualité a encore été riche en 2015.

Aujourd'hui la première partie de notre rétro : de janvier à juin.


JANVIER

C'est une tradition depuis de nombreuses années : le premier grand tournoi à lancer la nouvelle année est le PCA, le PokerStars Caribbean Adventure des Bahamas comptant pour étape de l'European Poker Tour (oui, ça fait toujours bizarre à écrire).
C'est l'Américain Kevin Schulz qui aura décroché ce premier trophée majeur de 2015, tandis que les Français Benjamin Pollak et Emrah Cakmak étaient passés près de la table finale.

Rayon transferts, quelques semaines après Manuel Bevand, c'est Ludovic Lacay qui quittait à son tour la Team Winamax pour voler vers de nouveaux horizons en dehors du poker.

FÉVRIER

Casino de Deauville
Un clap de fin animé pour l'EPT Deauville.

Pour la dernière édition de l'EPT Deauville (étape supprimée du calendrier), l'évènement n'aura pas été avare en polémiques, entre croupiers mal logés, et intrusion abusive d'hommes participant aux Ladies Event.

Cette der en Normandie n'aura en tout cas à nouveau pas porté chance aux locaux, avec la victoire du Bulgare Ognyan Dimov malgré trois Français en finale dont Benjamin Pollak. C'était la 7ème fois en 9 éditions que le trophée de Deauville repartait dans les mains d'un joueur étranger.

Dans le même temps Florence Allera était élue joueuse française de l'année.

Dans le reste de l'actualité du mois, Phil Ivey faisait pour une fois parler de lui pour autre choses que ses pertes en ligne ou ses déboires avec la justice, en remportant le Super High Roller des Aussie Millions.

MARS

En mars le Winamax Poker Tour (ex France Poker Tour) arrivait à son terme après 6 mois de tournois dans toute la France. Et c'est Olivier Decamps qui remportait la grande finale devant 1305 autres joueurs.

Quelques jours plus tard un joueur américain faisait parler de lui en enchaînant de manière impressionnante les performances sur le circuit WPT, avec 2 victoires consécutives (!), Anthony Zinno. Il remportait même quelques jours plus tard le High Roller du WPT Bay 101. Tout ça avant un premier bracelet aux WSOP durant l'été.

Anthony Zinno
Anthony Zinno (ici aux WSOP) aura été l'un des meilleurs joueurs de l'année.

Toujours sur le World Poker Tour, à Vienne cette fois, deux Français parvenaient en table finale : le revenant en tournois Thomas Bichon, et Gaëlle Baumann. Mais c'est le Grec Konstantinos Nanos qui s'y imposait.

Le début du printemps était enfin signe d'effervescence à Malte, qui accueillait son premier EPT. Et deux joueurs français allaient s'y disputer le titre en heads-up s'il vous plaît, Jean Montury (vainqueur) et Valentin Messina !

Ce festival de Malte aura aussi été l'hôte des premiers Global Poker Masters, remportés par l'équipe d'Italie, tandis que la France de Patrick Bruel et ElkY notamment s'inclinait en 1/4 de finale.

Aux European Poker Awards, la Battle of Malta décrochait la récompense dans la catégorie "tournoi de l'année au buy-in inférieur à 2000$".

AVRIL

Le mois d'avril aura débuté par une triste nouvelle pour le monde du poker, avec le décès de Dave Ulliott dit le "Devilfish", à 61 ans.

Adrian Mateos vainqueur à Monte Carlo
Adrian Mateos, déjà un grand nom du poker à seulement 21 ans.

Dans la grande finale du World Poker Tour de la saison (le WPT Championship), l'Espagnol Carlos Mortensen échouait à devenir le recordman du nombre de titres (ce qui aurait fait 4 pour lui), en terminant 4è.

MAI

Qui dit mai dit traditionnel Grand Final de l'EPT, toujours disputé à Monte Carlo. Et c'est le toujours jeune Adrian Mateos qui aura à nouveau ajouté un titre majeur à son palmarès après celui des WSOP Europe en 2013.
Outre les 10 victoires françaises dans des tournois annexes, on aura particulièrement noté celle d'Erik Seidel dans le Super High Roller à 100k€ devant le prodige Dzmitry Urbanovich.

Si la période des transferts au football débute habituellement en juin, certains n'ont pas attendu pour signer dans leur nouvelle équipe... de poker. Et pas n'importe quels joueurs, puisque successivement Neymar puis Cristiano Ronaldo auront ainsi rejoint celle des ambassadeurs PokerStars !

JUIN

Phil Hellmuth et son 14è bracelet WSOP.
Phil Hellmuth a encore accentué son avance au nombre de bracelets WSOP cet été.

Juin est synonyme des premières chaleurs, mais aussi du début des World Series of Poker !

Les évènements que vous aurez d'ailleurs pu suivre en long et en large sur notre site auront naturellement été nombreux, puisque 68 tournois étaient cette année au programme.

Sur les quatre premières semaines, on aura plus particulièrement pu noter en vrac les victoires de Robert Mizrachi, Shaun Deeb, Phil Galfond, Eli Elezra et Jason Mercier, les doublés de Brian Hastings et Max Pescatori, l'exploit de Tuan Le (deux victoires consécutives dans le même tournoi), le record du Colossus et ses 22 374 participants, la polémique Valeriu Coca, le 14è bracelet de Phil Hellmuth, ou encore la victoire de Jonathan Duhamel dans le One Drop.
Sans oublier le début de la malédiction française (déjà 5 à terminer deuxième d'un tournoi : Nassif, Milan, Thomas, Pecheux et Houri)...


> Deuxième partie à suivre la semaine prochaine

 



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Les 10 Pires choses à ne pas faire au poker en ligne

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Les joueurs de poker en ligne commettent parfois certaines erreurs de comportement, souvent par ignorance. Voici les 10 plus courantes et à éviter.

L'une des pires, est lorsque des spectateurs essayent d'engager la conversation avec un joueur. Surtout si ceux-ci veulent discuter d'une main en particulier, que le joueur en question vient de perdre.

Cela peut devenir même encore pire si le joueur répond quand même en expliquant les raisons derrière son jeu, et qu'il peut lire en retour quelque chose comme :

"Je pense que c'est mal joué M. Isildur1. Vous devez varier votre gamme."

Une autre chose idiote est de transférer de l'argent en guide de service à un autre joueur que vous ne connaissez pas parce qu'il vous "garantit" qu'il va vous rembourser très rapidement.

Et c'est loin d'être tout. Alors voilà d'autres choses que vous ne devriez vraiment pas faire quand vous jouez au poker en ligne.

10- Le Slow Roll

Pour rappel, le slow roll est de prendre plus de temps que nécessaire alors que vous avez la meilleure main de manière évidente.

Pourquoi les gens font-ils ça ? En plus il y a de grandes chances pour que votre adversaire ne le remarque même pas parce qu'il est en train de jouer sur 8 tables à la fois.

Un multi-tabler de poker en ligne.
Les chances sont bonnes pour qu'il ne remarque même pas.

S'il ne remarque rien, très probablement il s'en fout donc.

La seule chose que vous faite, c'est de voler 10 secondes de la vie de quelqu'un d'autre, ainsi que la vôtre. Et peut-être laisser penser les autres que vous êtes bien le benêt que vous paraissez.

9- Simuler un Timing Tell

Le timing tell c'est lorsque vous réfléchissez longtemps (ou pas du tout) avant de prendre votre décision, trahissant généralement de la force.

Voir ci-dessus. C'est une erreur pour les mêmes raisons. Personne ne remarquera, et tout le monde s'en foutra.

8- Le Hit 'n' Run

Le Hit 'n' Run, c'est gagner un gros pot dans une partie de cash game, et s'enfuir immédiatement.

La seule raison pour vouloir faire ça c'est de réduire vos pertes parce que vous êtes un fish.

Ici vous allez télégraphier le fait que vous en êtes vraiment un, et faire de vous une cible des joueurs habitués contre lesquels vous jouez la prochaine fois.

7- Raconter des histoires de Bad Beats dans le Chat

Tout le monde s'en fout et personne n'écoute. Vos amis font seulement semblant d'écouter.

C'est bien ce que vous faites, non ? Alors pourquoi ne comprenez-vous pas qu'ils font seulement semblant d'écouter eux aussi ?

Et encore ça c'est en live. Pensez-vous vraiment que quelqu'un est intéressé par vos histoires de bad beats en ligne ? Croyez-vous d'ailleurs que quelqu'un lit vraiment ce genre d'histoires dans la fenêtre du chat ?

Boîte de chat d'une salle de poker en ligne.
Enregistré ?

Le seul qui sera intéressé est celui qui vous a collé le bad beat. Et il est surtout en train de se marrer devant son écran.

6- Faire du Min-Click

Min-raise, min-raise, et toujours min-raise.

D'un point de vue du poker, vous n'accomplissez rien. La seule chose que vous faites est de dire au monde que vous êtes un odieux nerd qui n'a pas réussi à passer dans le monde réel.

Donc c'est votre revanche ? Est-ce que ça vous fait vous sentir mieux devant le miroir ? Vous sentez-vous puissant quand vous relancez ?

Faire du min-click ne va pas vous faire pousser des poils sur la poitrine, et est quelque chose de très exploitable au poker.

5- Tenter d'expliquer votre mauvais jeu

Encore une fois personne n'est intéressé pour écouter vos raisons imparfaites pour le mauvais jeu que vous venez juste de faire.

Cela vaut particulièrement pour le gars à qui vous venez de coller le bad beat en jouant comme un âne.

Hi-han ! Hi-han ! C'est tout ce qu'il entend.

4- Casser des objets

Mike Matusow
Mike a cherché de l'aide. Peut-être devriez-vous aussi ?

Balancez-vous votre tasse contre le mur après un bad beat ? Ecrasez-vous la souris ? Balancez-vous peut-être même votre poing sur l'écran ?

Si oui, vous devez vraiment consulter. C'est ce qu'a fait Mike Matusow (il en parle dans son livre). Il avait déjà balancé un ordinateur portable dans la piscine après un bad beat.

Ceci dit, au moins c'était productif, puisque ensuite il ne pouvait plus jouer en mode tilt.

3- Défier un adversaire en Heads-up après avoir perdu un pot contre lui

Donc vous avez perdu un pot ? Ca arrive tout le temps. Et donc vous pensez que votre adversaire a mal joué ? Ca arrive tout le temps aussi. Donc vous le défiez en heads-up ? Attention à ce que vous espérez faire.

Le heads-up est un jeu différent, aussi vous ne pouvez rien prouver s'il refuse l'offre. Vous pourriez même changer le jeu que ça ne changerait rien à l'affaire parce que c'est stupide.

Ca m'est déjà pas mal arrivé de provoquer volontairement. Ca ne prenait ensuite pas longtemps avant que les commentaires n'arrivent, et que j'obtienne mon premier défi en duel. Ce qui était la raison principale de mon comportement. Le poisson était ferré.

Pour rendre la chose encore plus pathétique, vous pouvez défier quelqu'un dans une limite d'enjeux encore plus basse que celle que vous jouez. Et pour faire encore encore plus pathétique, vous pouvez faire un buy-in du minimum à cette table de heads-up. Je l'ai déjà vu de nombreuses fois.

Ceci dit vous pouvez faire encore pire : défier quelqu'un en heads-up puis vous retirer quand il accepte. LOL, sérieusement...

2- Craquer et fumer votre Bankroll

Je n'ai jamais flambé ma bankroll en tilt. Jamais en live ni sur Internet. Jamais.

Pourquoi les gens font-ils ça ? Je ne me considère pourtant pas comme quelqu'un ayant une grosse discipline. Je monte parfois en température dans ma tête et commence à mal jouer. Mais je ne gaspillerais jamais ma bankroll.

C'est tellement stupide que je ne peux pas comprendre pourquoi certains le font. J'ai essayé vraiment dur de comprendre mais j'y arrive toujours pas.

Round 2
Les défis pour se battre sont pathétiques.

Suicider votre bankroll est la chose la plus idiote que vous puissiez faire.

1- Menacer votre adversaire

Vous êtes en colère, d'accord. Votre adversaire se comporte mal et est même malpoli. Insultez-le en retour si ça vous fait plaisir, mais le menacer est autre chose de pathétique.

J'ai été défié en duel (duel de bagarre aux poings) en quelques occasions à la table de poker, ou été invité à aller faire un tour sur le parking plusieurs fois. Quand j'ai accepté ils se sont à chaque fois dégonflés.

Il n'y a rien de plus embarrassant de se faire prendre en "bluff" là-dessus. On peut parler de perdre votre mojo à la table.

En ligne, c'est encore plus ridicule. Il n'y a rien de plus puéril de menacer anonymement une autre personne anonyme. J'ai pu voir quelqu'un vivant en Australie menacer quelqu'un vivant en Norvège.

Ca sert à quoi ? La seule chose à laquelle je peux penser est que ça leur fait se sentir bien, une main sur la souris et une autre sur sa petite b***.


À propos de Ken Lennaárd :

Blogueur le plus controversé de Suède, Ken Lennaárd écume le circuit professionnel du poker depuis près de 20 ans. Parmi ses nombreuses performances, on retrouve notamment des titres en live et en ligne lors du Championnat de Suède, trois tables finales aux WSOP, et plus de 1,5 million de dollars de gains en carrière. Il apporte ponctuellement son ton et son impertinence à PokerListings.com.



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Alcool, joints et Provigil : Les drogues les plus répandues dans le monde du poker

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La consommation de médicaments améliore t-elle les facultés intellectuelles des joueurs de poker ? Presque jamais sur le long terme, bien qu'il soit difficile de donner une réponse claire à cette question.

La longue liste des joueurs qui ont fait usage de substances stupéfiantes comprend, entre autres, Mike Matusow dit « The Mouth », Stu Ungar, Greg Merson et Dan Bilzerian (même si ce dernier est le joueur de poker le moins revendiqué).

Dans tous les cas, leur réussite au tapis vert est davantage liée à leurs capacités personnelles qu'aux super-pouvoirs donnés par des décoctions diverses.

Cependant, analysons plus en détails l'effet de ces drogues, qui vont de l'amphétamine aux « joints ».

Adderall

L'Adderall est un médicament qui contient de l'amphétamine et qui est administré aux adultes et aux enfants souffrants d'ADHS (troubles de l'attention et hyperactivité). Mais certaines personnes l'utilisent de façon inappropriée pour améliorer leurs performances intellectuelles.

Adderall

Le but est notamment de profiter de pensées convergentes (elles sont complémentaires aux pensées divergentes et elles permettent d'affronter les situations et les problèmes pour lesquels il y a une seule et unique solution).

Certaines études, comme celles du chercheur de l'Université de Pennsylvanie Martha J. Farah, s'interrogent cependant sur son efficacité réelle. D'après Farah, les seules améliorations des performances intellectuelles concernent les sujets qui présentent des carences en termes de pensées convergentes. La prise de médicaments serait alors contre-productive pour les personnes qui ont des capacités supérieures à la moyenne sans avoir besoin de consommer cette drogue.

Il reste également à déterminer si ce médicament à un effet néfaste sur les pensées divergentes et créatives. La dexerine et le Ritalin, utilisés chez les patients avec ADHS, peuvent avoir les mêmes effets que l'Adderall.

Viagra pour le cerveau ?

Mondafinil

Le Modafinil, utilisé dans le traitement des troubles du sommeil et de la narcolepsie chez les personnes qui travaillent la nuit, est consommé à tort pour maintenir la concentration durant les longues sessions autour du tapis vert.

Dans une interview au New-Yorker datant de 2012, le joueur de poker professionnel Paul Philips a révélé que grâce à l'Adderall et au Provigil (le nom commercial du Modafinil), il a réussi à gagner des millions de dollars.

Selon un rapport d'un service de la CBS, on a assisté ces derniers temps à un pic de ventes de ce médicament à des professionnels qui veulent être toujours au top. Pour cette raison, le Provigil a été rebaptisé « Viagra du cerveau » (mais encore une fois on ne connaît pas les effets secondaires sur le long terme).

Cocaïne

Après l'alcool et la marijuana, la cocaïne est la troisième drogue la plus courante dans le monde du poker.

Elle est utilisée pour rester vigilant et mentalement actif sur une longue période, mais elle a bien sûr des effets secondaires graves (voir Stu Ungar).

Bêta-bloquants

Utilisés pour réduire l'anxiété, les bêta-bloquants entraînent une myriade d'effets secondaires, notamment des nausées, de la diarrhée et des troubles de l'érection.

Compléments alimentaires

Même s'ils peuvent améliorer les performances intellectuelles, les compléments alimentaires ne peuvent pas être mis dans la catégorie des médicaments. Le complément Alpha Brain, par exemple, est revendiqué par des joueurs professionnels comme Matt Vengrin et Sorel Mizzi.

Compléments alimentaires

Mais même dans le monde des compléments, il suffit de faire un tour rapide sur Internet pour se rendre compte du nombre de produits étranges qui sont commercialisés.

L'un d'entre eux est « Poker fuel ».  Il offre « une large gamme de vitamines essentielles, comprimés et suppléments » dédiés aux joueurs professionnels et aux simples amateurs de poker. La liste des produits comprend les lignes « Relax », « Alert », « All-In » et « Endurance ».

La ration K du joueur de poker

Les « Instant meal » (une sorte de boisson homogénéisée au goût fraise, vanille, chocolat et banane) sont pour les gens qui ne veulent pas s'éloigner de la table de jeu ou de leur ordinateur, même pour manger. Pour avoir votre propre « ration K », il suffit d'ajouter du lait à la préparation et de secouer le tout. 

Les joueurs postmodernes

Ceux qui consomment ce breuvage vont être étonnés d'apprendre qu'ils sont une version post-moderne de John Montagu, comte de Sandwich (1718-1792), l'inventeur des sandwiches. La légende raconte que le comte se faisait préparer des sandwiches pour éviter d'avoir à s'arrêter quand il jouait aux cartes.

Alcool et marketing

L'alcool peut être considéré comme une drogue, avec les mêmes effets lorsque sa consommation devient pathologique. Beaucoup de casinos, y compris ceux de Las Vegas, offrent gratuitement une grande variété de boissons alcoolisées pour fidéliser leur clientèle.

Alcool et poker

Un chiffre à boire

Mais qui obtient trop à boire peut vite devenir gênant, comme Scotty Nguyen en 2008 lors de la table finale du tournoi de H.O.R.S.E. à 50.000$ des World Series of Poker.
Le joueur américain a apporté une bouteille à la table de jeu puis a commencé à insulter ses adversaires. Pour prouver qu'il était invincible, il montrait même au public et aux joueurs les cartes qu'il avait en main.

Scotty a quand même réussi à obtenir la première place. Il s'est ensuite excusé sur Internet pour son comportement gênant.

Il vaut mieux boire avec modération

Bill Smith, champion du monde en 85, est quant à lui décrit par TJ Cloutier comme le meilleur joueur quand il est un peu « gai » et le pire quand il est ivre.

Pas de joints quand on joue

Juste après l'alcool, la marijuana est la deuxième drogue préféré des joueurs de poker. Comme le vin et la bière, la « maria » contribue à réduire l'anxiété. Mais comme vous pouvez l'imaginer, sa consommation aboutit à un ralentissement des fonctions cognitives.


► Pour en savoir plus sur l'influence des drogues et de l'alcool notamment au poker, vous pouvez consulter notre autre article sur le sujet : Drogues, Alcool : Quelle influence sur votre jeu ?



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Le mythe du joueur de poker Multitâches : Arrêtez de détruire votre cerveau !

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Vous adorez multitabler et vous n'êtes bien que lorsque vous faites 15 choses en même temps ?

Vos adversaires doivent alors vous aimer... puisque d'après les scientifiques vous devez être un mauvais joueur de poker.

Ce qui suit va vous dire pourquoi.

Le cerveau est la partie du corps humain sans doute la plus étudiée, et nombre sont les scientifiques qui ont également travaillé sur la question du multi-tâches.


3 études qui prouvent que le cerveau humain a ses limites


1) Une matière grise en danger

Quand vous utilisez simultanément des appareils high-tech (smartphones, ordinateurs, tablettes...), vous détruisez la matière grise de votre cerveau.

Deux docteurs de l'Université de Sussex, Kep Kee Loh et Ryota Kanai, ont analysé les cerveaux de 75 personnes. Ils ont commencé par soumettre un questionnaire à leurs sujets pour bien cerner leurs habitudes d'utilisation vis-à-vis de leurs appareils. Ils leur ont ensuite fait passer une IRM du cerveau.

Cerveau
Préservez votre matière grise !

Le résultat est éloquent : plus les gens sont multitâches, moins ils ont de matière grise dans le cortex angulaire antérieur. Conséquences sur leur santé : augmentation des troubles de la concentration, risques d'anxiété...

2) Le multitâche est synonyme d'inefficacité, de pertes de mémoire et d'erreurs

Le professeur Clifford Nass (Université de Standford, département de psychologie) a longuement étudié le fonctionnement du cerveau humain. En 2009, il a publié une étude dans la très sérieuse édition des Proceedings of the National Academy of Sciences.

D'après ce scientifique (décédé en 2013), notre cerveau est incapable de traiter plus d'un flux d'informations à la fois. Il n'est tout simplement pas conçu pour ça. Résultat : plus le cerveau reçoit de données, moins il est capable de les classer selon leur priorité.

Conséquences : Vous devenez totalement inefficace, vous commettez davantage d'erreurs, et vous êtes sujet à des pertes de mémoire.

David E. Meyer
David E. Meyer

3) Le multitâche épuise le cerveau

David E. Meyer est le directeur du laboratoire Brain, Cognition and Action de l'Université du Michigan. Cela fait des années que ce chercheur alerte sur les risques liés au multitâches.

Avec son équipe, il a notamment analysé les comportements de plusieurs groupes d'étudiants via des expériences très simples.

Voilà un exemple très instructif parmi tant d'autres. Ils ont demandé à des étudiants de faire des opérations de calcul mental très simples. Le temps de réalisation des tâches était chronométré.
Les sujets de l'étude ont d'abord eu à faire des multiplications puis des divisions. Ensuite, on a mélangé les multiplications et les divisions. Résultat : le temps de réalisation a augmenté de 50%...

Ce phénomène est lié à ce qu'on appelle le temps de commutation : quand vous passez d'une tâche à l'autre, votre cerveau a besoin de temps pour effectuer la transition.

Du coup, être multitâches épuise votre cerveau beaucoup plus vite. Vous êtes plus stressé, plus fatigué et le risque d'erreurs est plus important.

Multitabler ou l'art et la manière de faire tout ce qui est nocif pour vous (et votre bankroll !)

Après avoir lu les études ci-dessus, on regarde différemment le comportement de certains joueurs de poker en ligne professionnels, qui passent leur temps à vouloir multi-tabler pour faire un maximum de profit horaire.

Prenons l'exemple d'ElkY. En 2009, pendant l'EPT Grand Final de Monte-Carlo, il a battu le record du nombre de tournois sit&go ouverts en seulement une heure en jouant à 62 tables à la fois ! Ce pari un peu fou a connu une happy end puisqu'ElkY n'a pas perdu d'argent cette fois-là (il a investi 403 $ et a gagné 23,6 $ sur sa session de jeu).

ElkY jouant sur plusieurs tables de poker en ligne.
Comme on dit souvent : "Cette cascade a été réalisée par un professionnel, ne faites pas ça chez vous."

Mais attention, n'est pas Bertrand Grospellier qui veut ! Ne cherchez surtout pas à imiter tous ces joueurs pro qui tentent d'augmenter leurs bénéfices horaires en jouant le plus de tables possible. C'est un peu comme si vous vous tiriez une balle dans le pied avant de participer à un marathon !

Que vous soyez joueur pro ou simple amateur, tout le monde est logé à la même enseigne. Plus vous rajoutez de tables, plus votre cerveau reçoit d'informations différentes et simultanées. Il n'est pas capable de traiter toutes ces données et il s'épuise. Or quand votre cerveau est fatigué, vous ne pouvez plus vous concentrer et vous faites des erreurs. Et vous perdez...

En résumé, vous avez tout intérêt à être vigilant si vous ne voulez pas que votre bankroll fonde comme neige au soleil.

Jouer en ligne ne veut pas dire faire n'importe quoi en même temps

Théoriquement, le libre accès aux poker rooms sur Internet vous permet de jouer au poker où vous voulez et quand vous voulez. Y compris en attendant le bus ou en regardant une série débile à la télévision.

En pratique, à partir du moment où vous avez bien assimilé les limites de votre cerveau, vous savez que vous devez être prudent. Si vous faites plus d'une chose à la fois, le risque d'erreurs grimpe en flèche puisque la capacité à se concentrer, à hiérarchiser les données et à les mémoriser s'effondre.

Il n'y a donc pas 36 solutions :

- Soit vous ne faites que jouer au poker en ligne : dans ce cas, vous pouvez miser de l'argent et tenter d'en gagner.

- Soit vous faites plusieurs choses en même temps : il est vivement recommandé de se focaliser uniquement sur les freerolls poker ou alors sur un bon vieux jeu en mode virtuel. Sinon, cela revient à jeter de l'argent par les fenêtres. Autant jouer alors directement aux machines à sous : vous vous ferez toujours plumer mais au moins vous avez l'espoir de rafler le jackpot.

N'oubliez pas : il est très important de toujours cibler les enjeux financiers des parties en fonction de vos disponibilités et de celles de votre cerveau.


► A lire aussi : Le piège et les risques du multitâche : Soyez concentré !



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Le jeu de cartes à 4 couleurs : une avancée pour jouer au poker ?

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Déjà utilisées dans les salles de poker en ligne, les cartes à 4 couleurs remplacent le noir des trèfles et le rouge des carreaux par du vert et du bleu.

Le deuxième European Poker Tour de Malte qui s'est achevé en début de mois a introduit les jeux de cartes à 4 couleurs dans certains de ses tournois. Déjà largement utilisés au poker en ligne, ces jeux remplacent le noir des cartes à trèfles et le rouge des cartes à carreaux par respectivement du vert et du bleu.

Copag, société qui fabrique et fournit les jeux de cartes à l'EPT, a produit 1000 jeux de cartes à 4 couleurs. Selon Neil Johnson, directeur des opérations pour le poker live pour l'Europe, ces jeux seront à nouveau testés lors des prochains événements à venir à Prague et à la PokerStars Live Room de Saint-Vincent. La moitié des jeux produits sera aussi envoyée à la PokerStars Live Room de Macao.

« Il y aura un feedback positif et un feedback négatif », a déclara Johnson. « Mais je ne dis pas que nous allons les utiliser dans le Main Event... Nous n'avons pas encore pris de décision à long terme. Nous avons 500 jeux et je crois que nous allons les utiliser jusqu'à ce qu'ils soient épuisés. A ce moment là, nous aurons beaucoup de retours et nous pourrons évaluer l'opportunité de commander de nouveaux jeux pour la saison 13. »

Pour le moment, peu de joueurs ont donné leur avis sur l'utilisation des jeux à 4 cartes. Un habitué de l'EPT, Kenny Hallaert, a dit sur le blog de PokerStars qu'il est très difficile d'identifier ces nouvelles couleurs :

« Nous avions commencé avec une lumière verte sur la table et cela n'allait pas bien. Les cartes vertes et noires se ressemblaient trop. Puis nous sommes passés à une lumière blanche et c'était mieux, mais il était encore difficile de lire les cartes à cause des reflets. En pratique, vous n'avez pas besoin d'utiliser 4 couleurs pour jouer sur une seule table ».

Des jeux de cartes de toutes les couleurs.

L'avis des pros

Une opinion opposée à celles des joueurs professionnels, qui en général semblent très favorables à ce changement, en particulier durant les grands tournois internationaux.

L'Anglais Jake Cody y va aussi de ses commentaires :

« Je joue en ligne avec des jeux à 4 couleurs et je pense que c'est préférable. Lorsque vous jouez sur plusieurs tables, surtout si elles sont empilées, il est plus facile de voir les mains qui sont suited (de couleur identique) et celles qui ne le sont pas.

Je suis plus traditionaliste pour le live et j'aime voir les as noirs par exemple. »

Le membre de la Team Pro de PokerStars ajoute :

« Peut-être faudrait-il que les couleurs soient plus brillantes que celles utilisées, le vert et le bleu sont très légers et difficiles à distinguer. En outre, la lumière rebondit sur la table et rend plus complexe de voir les différences ».

Le Canadien Mike "Timex" McDonald s'est lui aussi confié à propos de cette alternative au jeu de carte traditionnel, qui l'enthousiasme plus que ses collègues précédents :

« En ligne, j'utilise toujours les 4 couleurs. Si vous jouez en multi-tables avec une faible résolution d'écran, cela vous aide beaucoup. C'est la même chose pour les jeux de cartes dans les tournois live. La lumière n'est pas toujours la même dans les différentes parties de la salle, elle varie parfois.

Il arrive aussi que les gens utilisent des lunettes et il est alors difficile de distinguer les piques des trèfles, et s'il y a de l'obscurité les piques et les cœurs semblent similaires. Avoir un vert clair et un bleu clair aide beaucoup ».

Une chose est sûre : si une généralisation du jeu 4 couleurs ferait perdre un peu du côté traditionnel du jeu de poker, elle pourrait en revanche parfois aider même les plus grands pros qui arrivent à se montrer étourdis. N'est-ce pas Phil Ivey ?



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C’était bien : L’évolution des tournois de poker

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Au début, il y avait un vote pour désigner le vainqueur.

Mais comme lors des premières World Series of Poker tous les joueurs ont voté pour eux-mêmes. Ils ont dû trouver une autre idée.

C’est comme ça que les tournois avec blindes progressives jusqu’à ce qu’un seul joueur reste en lice et remporte tout l’argent ont été inventés.

Une belle idée qui a marché merveilleusement bien pendant quelques années... Jusqu’à ce que Texas Dolly remporte le titre deux fois d’affilée en 1976 et 1977.

L’année suivante, les prix progressifs ont été instaurés. Le vainqueur ne remportait plus tout l’argent.

Les jetons n’avaient plus donc leur valeur réelle, et l’ICM, ou Independent Chip Model, faisait lui aussi son apparition.

L’ICM est un système qui permet de calculer la valeur de votre stack par rapport au nombre de jetons en jeu, le nombre de joueurs encore en lice, et la structure du tournoi. Mais tout cela est arrivé un peu plus tard.

Bobby Baldwin
Bobby Baldwin

C’était bien

Bobby Baldwin n’a pas touché tout l’argent qu’il a remporté en 1978. Il n’a remporté que 61,76 % de ce que Brunson avait remporté l’année précédente, alors que le nombre de joueurs avait lui augmenté de 23,53 %.

On venait de mettre le doigt dans l’engrenage.

C’était gratuit, évidemment. Les Binion savaient ce qui était bon et ont tout de suite compris que les tournois de poker étaient un excellent moyen d’attirer les joueurs dans leur casino.

La valeur ajoutée ? Les boissons et la nourriture.

Et puis un jour quelqu’un a décidé de faire payer les joueurs.

Sur le principe, aucun problème : organiser un tournoi coûte de l’argent et certains joueurs quittent le casino à la seconde où ils sont éliminés. Mais d’autres ont plus de mal à accepter de sortir après avoir misé 100 BB avec A8 dépareillés, alors on a inventé les rebuys.

C’était bien, et tout le monde s’amusait.

Jouer aux échecs

Et puis un jour quelqu’un s’est plaint que c’était « injuste » que certains puissent « acheter » le tournoi. À croire qu’ils n’avaient jamais entendu parler du retour sur investissement.

Et puis qu’est-ce que la « justice » après tout ? De tenir avec 22 contre AK ? Ou de toucher AA contre KK ?

Joe Hachem et Daniel Negreanu
Quelques rebuys, déjà trop ?

La vie est injuste, et le poker en est la meilleure illustration. Autant l’accepter ou se mettre aux échecs.

Cela étant dit, c’était effectivement ridicule de voir Daniel Negreanu faire tellement de rebuys qu’il devait terminer troisième pour rentrer dans ses frais aux World Series.

Mais c’était bien. Après tout, on pouvait encore choisir de jouer des tournois ordinaires ou rebuy aux World Series.

C’était bien. Enfin sauf à l’Aviation Club à Paris, où il n’y avait que des tournois rebuy. Tout ça parce que les joueurs français ne peuvent pas se coucher et aiment jouer.

Mais surtout parce que personne, sauf le leader du tournoi, ne savait combien de rebuys étaient faits. Et les trois derniers joueurs en lice étaient les seuls à calculer les prizepool selon le nombre de jetons en jeu.

D’extraverti à introverti

La plupart du temps, les trois finalistes étaient de gros fumeurs de cigares qui avaient usé et abusé des rebuys et fini par avoir un peu de chance contre un autre gros fumeur de cigare. Seule la victoire importait.

L'ancienne entrée de l'Aviation Club de France
L'Aviation Club de France

Et puis même s’ils l’avaient voulu, ils n’auraient probablement pas réussi à faire les calculs de toute façon.

Ils étaient très heureux, comme tous les vainqueurs de tournois, et offraient sans aucun doute un bon gros pourboire au directeur du tournoi.

J’ai moi-même été l’un de ces trois finalistes deux ou trois fois à l’Aviation Club. J’ai posé quelques questions sur les disparités entre le nombre de jetons et le prizepool.

Mais à chaque fois, la capacité du directeur à parler anglais s’évaporait dans l’instant. Et l’extraverti devenait soudain introverti.

Il murmurait alors dans sa barbe une explication aussi confuse qu’absurde.

Étonnamment, la disparité était toujours dans le même sens, avec 10 % à 15 % de jetons en plus pour chaque tournois.

Je ne dis pas qu’il se passait des choses illégales. Mais le directeur du tournoi était vraiment très mauvais en maths. En plus d’être le directeur de tournoi le moins consciencieux du monde.

Le poker en ligne a révolutionné le poker

Avec l'arrivée du poker en ligne, il n’y avait plus besoin de tournois rebuy, puisqu’on pouvait désormais passer instantanément d’un tournoi à l’autre après avoir perdu. Voire jouer plusieurs tournois à la fois.

Une partie de poker en ligne.
Le poker en ligne a changé la donne.

Le poker live n’a pas tardé à suivre la même voie, même sous une forme totalement différente. Les tournois rebuy sont donc tombés en désuétude.

Les salles de poker étaient satisfaites parce que les tournois finissaient plus vite et que les cash games étaient plus animés.

Harrah’s ont pris les commandes des World Series et manié à merveille les feuilles Excel. Ils se sont rendu compte qu’en prenant un pourcentage sur chaque tournoi, ils gagneraient beaucoup plus d’argent.

Et ils avaient raison, puisque tout le monde voulait devenir le prochain Moneymaker et que personne n’accordait d’importance à un petit pourcentage.

Sauf en France

Grâce à leurs feuilles Excel, ils ont compris qu’en augmentant le pourcentage, ils gagneraient encore plus d’argent. Et ils avaient raison, quels visionnaires !

Une salle de poker
Le nombre de joueurs - et les prélèvement - ont continué d'augmenter.

Puis qu’en augmentant encore un peu plus, ils gagneraient encore encore plus d’argent.

Mais les grands chefs ont décidé qu’il était interdit de prélever plus de 10 % de charge pour un tournoi de poker.

Je suis tout à faire d’accord, sauf en France évidemment, puisque c’est déjà tellement profitable là-bas.

Quelqu’un de très intelligent à donc inventé « la charge du croupier ». WTF, comme disent les jeunes. Donc les croupiers devraient être payés maintenant ? Où va le monde ?

Après une heure de recherche infructueuse, j’ai abandonné ma quête pour trouver le coût d’un grand tournoi, mais peut-être que je ne sais pas utiliser Google correctement.

C’est probablement l’explication la plus plausible, je n’aime pas m’attarder sur les mentions légales. Comme tout le monde.

Tout simplement parce que c’est en général 30 pages de charabia légal que personne ne comprend. Ou peut-être que les entreprises ont arrêté d’expliquer des choses que personnes n’avaient envie de lire.

La poule ou l’œuf, quoi. J’ai demandé à quelqu’un qui sait mieux utiliser Google que moi. Pour la plupart des tournois de l’EPT par exemple, les charges s’élèvent à 10 %, plus 3 % pour le croupier. 

Je n’ai rien trouvé pour les WSOP. On peut prendre des cours de Google ? Mais je sais que cela doit être à peu près équivalent.

Prenez votre calculatrice pour trouver ce que représentent 10 000 $ x 6420 joueurs x 6 %. Vous obtiendrez le montant des charges pour le Main Event de cette année. De quoi sauver un petit pays de la faillite. Même en soustrayant les 10 $ offerts aux 6 420 joueurs.

Quant aux 3 % pour le croupier, je n’ai rien contre. Mais à quoi sert le reste.

Queue pour s'inscrire à un tournoi de poker.
Retour dans la queue pour le rebuy.

L’apparition des « re-entry »

Tant les WSOP que l’EPT ont des pages entières de FAQ qui répondent à énormément de questions, mais aucune sur les charges. Pour cela il faut creuser beaucoup plus.

Comme dans d’autres secteurs, comme les assurances ou la finance. Mais est-ce juste ? Et est-ce une bonne décision d’affaires ?

Si vous attendez assez longtemps, la roue finit toujours par tourner complètement. Les tournois rebuy sont de nouveau populaires auprès des joueurs.

Personne ne veut traverser la moitié du monde pour se faire sortir au premier tour sur un coup de malchance.

Et comme on dit, le client a toujours raison. C’est probablement vrai, mais il doit surtout être un peu plus avisé une fois que l’Histoire se répète, non ?

Les organisateurs de tournois n’avaient donc pas envie de réintroduire les rebuys. Qui dit plus de jetons, dit plus d’argent à dépenser.

Alors ils ont « inventé » quelque chose de « nouveau ». Les tournois à « re-entry ». Soit exactement la même chose que les tournois rebuy, à deux détails près.

Si vous vous faites éliminer, vous devez vous lever et vous réinscrire à l’accueil. Vous repayez les charges à chaque réinscription.

Il est temps de jouer plus de tournois

Il est facile de voir que la règle n°1 a été inventée pour faire sens de la règle n°2. Ce qui ne fonctionne pas du tout.

Une salle de poker
Le "pourboire" n'est clairement pas un obstacle.

À croire que ce directeur de tournoi n’était finalement pas si mauvais en maths. Il était même peut-être plutôt doué.

Et surtout en avance sur son temps. J’irais jusqu’à dire qu’il devrait déjà être au Hall of Fame.

Quant aux joueurs, la conclusion est évidente. Les joueurs qui participent à ces tournois n’ont apparemment pas de problème pour payer ces 13 %.

Et je suis à peu près sûr de pouvoir battre des joueurs qui s’en fichent, donc j’imagine que je vais devoir faire plus de tournois.



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Analyse de main : Le fold pour 2 millions $ de Josh Beckley

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Savoir bien se coucher est un art que maîtrisent les grands joueurs de poker.

Les joueurs faibles (ou simplement débutants) ne sont généralement pas capables de mettre proprement leur adversaire sur un éventail de mains, et se focalisent trop sur leurs propres cartes.

Deuxième de la table finale du Main Event des World Series of Poker 2015, Joshua Beckley, jeune joueur sobre mais talentueux, nous a montré comment faire.

Il s'agit ici d'une situation de tournoi incroyable. Encore une fois, nous sommes en table finale du plus prestigieux tournoi de poker au monde. Ils ne sont plus que 4 joueurs, et chacun d'eux est déjà assuré de repartir avec au minimum 2,6 millions de dollars.

Voici à quoi ressemble l'échelle des gains restant à être distribués à ce stade, et les paliers entre chaque :

 

             Gain

Différence place suivante

1ère Place

    7 683 346 $

+ 3 212 450 $

2è Place

    4 470 896 $

+ 1 072 598 $

3è Place

    3 398 298 $

+ 782 937 $

4è Place

    2 615 361 $

-


Et voici les tapis des joueurs accompagnés de leur valeur selon l'ICM, au moment de cette main :

Joueur

Jetons

Valeur ICM

Joe McKeehen

95 475 000

5 811 253 $

Josh Beckley

42 150 000

4 484 232 $

Neil Blumenfield

31 575 000

4 106 718 $

Max Steinberg

23 450 000

3 765 698 $

La colonne de droite montre la valeur mathématique du tapis de chacun des joueurs. Il s'agit de la somme à laquelle ils pourraient théoriquement prétendre si la partie s'arrêtait là.

Une nouvelle fois nous pouvons très bien voir ici à quel point la valeur des jetons décline plus vous en avez.
Avec ces informations avancées, nous pouvons maintenant nous pencher de manière plus approfondie sur le coup et la main.

Un coup intégralement joué pré-flop

Les blindes et ante sont 400 000 / 800 000 / 100 000.

Max Steinberg se couche en premier de parole (UTG). Le chip leader Joe McKeehen relance à 1,6 million au bouton, et Neil Blumenfield se couche en petite blinde. Josh Beckley trouve     en grosse blinde.

Il sur-relance alors à 4 millions. McKeehen dévisage un moment son adversaire, puis sur-sur-relance à 10 millions.

Beckley prend une minute de réflexion, fait un rapide compte de ses jetons, réfléchit encore un moment, puis jette ses cartes, la quatrième meilleure main de départ au No-Limit Hold'em.

Et il se trouve que c'est bien joué, puisque McKeehen avait     ! Beckley sera parvenu à se sortir d'une situation qui lui aurait probablement coûté son tapis et déjà sa partie.

Vous pouvez revisionner ce coup en apparence simple mais spectaculaire dans cette vidéo :

Analyse

Comme nous le savons à présent, McKeehen a remporté le Main Event sans avoir connu de souci. Beckley aura été son dauphin et aura remporté 4,47 millions $.

Joe McKeehen
Quoi d'autre pouvait-il avoir ?

Josh aura pris une décision dans cette main qui aura eu une conséquence majeure, c'est pourquoi il est intéressant d'y jeter un œil de plus près.

Lorsque Steinberg se couche, McKeehen relance de 2 fois la grosse blinde, ce qui est plutôt standard de nos jours. Blumenfield se couche à son tour, et Beckley trouve donc ses valets.

Il va sans dire que Beckley pense maintenant qu'il a la meilleure main, et qu'il l'aura probablement jusqu'au bout.

Sa relance à 4 millions est un peu faible cependant, sachant qu'il n'a pas la position après le flop. Mais son intention est clairement de tirer le maximum de sa grosse main - trois mains seulement le battent à ce stade.

Ce qui suit est un move surprenant puisque McKeehen 4-bet, sur-relance à son tour, portant cette fois les enchères à 10 millions.
Cela donne une bonne raison à Beckley de vraiment réfléchir à ce qu'il se passe.

La bonne réponse : une sur-relance, non ?

Beckley a investi 10% de son stack. S'il se couche maintenant il peut continuer son tournoi sans trop de dommages.

D'un autre côté, il possède une paire de valets, une main qui pourrait tout aussi bien le propulser vers la tête.

Joshua Beckley qui réfléchit.
Une sur-relance, non ?

S'il gagne sa confrontation potentielle à tapis face à McKeehen, il deviendrait en effet le nouveau chip leader, et serait soudain en situation de pouvoir mettre la pression sur ses adversaires.

Donc la bonne réponse est de sur-relancer, n'est-ce pas ?

Ce n'est pas si facile. D'abord, gardez à l'esprit que Beckley serait engagé à investir tout son tapis, car s'il sur-relance ici à 20 millions, il risquerait la moitié de son tapis et ne pourrait mathématiquement plus se coucher ensuite.

Il risquerait donc 40 millions pour en gagner 16.

Un autre facteur en jeu

A ce stade nous devrions nous demander ce avec quoi McKeehen irait à la lutte avec Beckley si ce dernier montre qu'il est prêt à s'engager définitivement dans le pot ou même à partir à tapis tout de suite.

L'éventail de McKeehen est probablement très restreint. Il devrait être composé de T-T ou mieux dont J-J (hautement improbable), Q-Q, K-K, A-A, et A-K.

Face à cette gamme, la main de Beckley ne se joue pas très bien. En considérant la cote du pot vous pouvez peut-être justifier un all-in, mais il y a un autre facteur sur lequel prêter attention.

Les écarts dans l'échelle des gains (voir plus haut) sont énormes, et Beckley lorgne sur la deuxième place ici, ce qui est synonyme de 2 millions de dollars de plus que la 4è place.

Son fold suit donc des considérations financières. Beckley préfère faire un gros fold que prendre le risque. Un tapis aurait créé une situation compliquée avec beaucoup de variance.

Le heads-up du Main Event des WSOP 2015 entre McKeehen et Beckley.
Un coup bien joué pour un plus gros chèque au bout.

Et au bout du compte, il aurait donc été outsider à 20/80 face à la main de McKeehen.

Son move aura donc payé, puisqu'il aura finalement bien terminé sur la deuxième marche du podium.

Conclusion

Au lieu d'aller à la confrontation contre le chip leader, Beckley prend la bonne décision au milieu d'une situation de jeu extrêmement importante.

Il couche la quatrième meilleure main de départ possible pré-flop, et évite une situation difficile qui aurait pu le conduire à de graves conséquences financières.

Le résultat final aura confirmé la bonne teneur de cette décision, puisque Joshua Beckley aura terminé 2è et gagné 2 millions de dollars de plus qu'il ne l'aurait fait 80% du temps s'il avait décidé de se mesurer à McKeehen avec ses valets ici.



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Poker et dépression : quand la psyché des joueurs est en crise

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Le cliché du joueur génial et extravagant est une image romantique désormais dépassée. En réalité, les joueurs de poker sont un peu comme tout le monde.

Ils doivent en effet pour certains affronter leurs problèmes psychologiques d'une façon plus ou moins efficace, et même plus ou moins légale. Il ne faut pas sous-estimer en effet l'aliénation de ceux qui passent plusieurs heures par jour à jouer au poker en ligne.

Internet et aliénation

De ce point de vue, l'histoire de Daniel est emblématique. Il la raconte sur le forum anglophone "Two plus two" sous l'intitulé « Deux ans de solitude : un avertissement pour les pros du poker » :

« Je ne quitte plus mon appartement, même si je n'ai plus rien à manger à la maison. Et ce mois-ci je n'ai pas eu une seule conversation avec un autre être humain. Le plus haut niveau d'interaction sociale que je peux supporter est la file d'attente à la caisse du supermarché. »

Daniel continue à raconter sa vie de joueur aliéné qui boit dix cafés par jour et qui se sent mal à l'aise s'il doit parler avec quelqu'un. Il prend des pilules de diphénhydramine pour lutter contre l'abus de caféine mais il est devenu dépendant à celles-ci.

Grâce à une aide psychologique, Daniel a ensuite réussi à reprendre le dessus. Il s'est désintoxiqué et il a lentement repris sa vie sociale d'avant. Même ses performance au poker en ligne se sont améliorées. Un poker en ligne auquel il joue sans se prendre trop au sérieux et sans porter trop d'attention aux graphiques et aux tableaux qui documentent ses performances aux tables de son propre aveu.

Des médicaments aux drogues

Mike Matusow
Mike Matusow, a connu la dépression.

Comme il l'a révélé dans son autobiographie « Check-Raising the Devil », Matt Matusow dit "The Mouth"» a cherché à résoudre avec l'ectasy et les méthamphétamines ses troubles bipolaires et son Syndrome de déficit de l'attention et l'hyperactivité (ADHD), ce qui lui a notamment valu six mois de prison pour trafic de drogue.

Ruine financière

Un autre joueur, Dutch Boyd, a raconté dans une récente interview au site Calvin Ayre sa cohabitation avec la dépression bipolaire :

« Au cours des six dernières années, je n'ai plus eu de problème de ce type. A partir du moment où j'ai arrêté d'utiliser des médicaments, les troubles bipolaires ont semblé disparaître. Parfois je suis inquiet parce que j'ai peur qu'ils reviennent, je sens leur présence rampante. »

L'un des facteurs qui ont déclenché le stress, et par conséquent l'abus de médicaments de Boyd, est l'échec du site PokerSpot qu'il avait lui-même créé. Il a fermé subitement sans laisser à ses clients la possibilité d'accéder à leurs comptes de jeu.

Un autre aspect difficile à affronter pour les personnes qui souffrent d'un problème psychologique ou mental, a expliqué Boyd, est la peur de ne pas être accepté par la société.
Mais le temps, heureusement, constitue souvent un baume apaisant pour ce genre de douleurs. A ce propos, le joueur né dans les années 80 a voulu citer une phrase du comique Lenny Bruce : « La satire est la tragédie plus le temps. »

Pokerthérapie

Le joueur canadien Glen Adams, connu sous le nom de "Tatanka 57", a traversé des moments très durs à cause de la dépression.

Dutch Boyd
Dutch Boyd

Dans la vie, Adams travaillait comme dirigeant à la Volseley, une entreprise spécialisée dans la production de tuyaux et de vannes.
La nuit, il dormait de moins en moins et a commencé à s'ennuyer et à devenir facilement irritable. Il s'est alors confié à un de ses supérieurs, et a avoué être au bord de la dépression nerveuse.

Sa société lui a donné tout le temps nécessaire pour se soigner et pour récupérer. Glen s'était tourné vers un psychiatre qui avait diagnostiqué un épisode dépressif majeur.

Psychiatre et joueur de poker

Comme Glen, le médecin avait une certaine expérience en tant que joueur de poker et il était conscient du talent de Tatanka57 aux tables. Il lui a donc recommandé de ne pas négliger la vie sociale en cette période d'absence de travail.
Mais fallait-il revoir les collègues de travail ? Probablement pas. Adams est alors retourné fréquenter les salles de jeux.

Grâce au écouteurs connectés au téléphone, il avait la possibilité de contacter son épouse si une crise soudaine survenait. Glen se couchait presque toutes les mains car il allait surtout au club pour regarder les autres jouer. Au début, il était mal à l'aise parce qu'il sentait que tout le monde l'observait. Au fur et à mesure, ces blocages psychologiques se sont atténués et Adams a pu mettre en pratique sa connaissance des livres de Dan Harrighton, Mike Caro et Jared Tendler.
La thérapie a fait des progrès, et Adam a pu retourner au travail puisque sa société avait conservé son poste.



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Magic : L'Assemblée, un vivier de joueurs professionnels

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David Williams, heureux possesseur d'un bracelet des WSOP, n'est pas le premier transfuge de Magic : L'Assemblée à faire ses preuves dans le monde du poker. Et d'après lui, il est loin d'être le dernier.

Mais ce que veut vraiment dire Williams, c'est que Magic ne prépare pas qu'au poker.

« Ce que j'aime dans Magic c'est que c'est un jeu qui n'est ni d'argent, ni de hasard, auquel les gamins peuvent jouer, et qui va les former au poker ou à des tas d'autres futurs possibles », confie-t-il à PokerListings.com.

« J'ai appris plus de choses en jouant à Magic qu'à l'école, en tout cas jusqu'à la fac. Et le pire, c'est que tu ne te rends même pas compte que tu es en train d'apprendre des trucs tellement tu t'amuses. C'est vrai qu'un certain nombre de joueurs de Magic sont allés vers le poker, mais beaucoup de mes amis travaillent aujourd'hui dans la finance ou dans des domaines très techniques, ce qui prouve que cela prépare mentalement à réussir dans n'importe quel domaine. »

Contrairement à la plupart des jeux de cartes dans lesquels les joueurs se partagent les cartes d'un même jeu, les joueurs de Magic doivent bâtir leur propre jeu pour l'utiliser ensuite contre un ou plusieurs autres joueurs.

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Brock Parker aura été l'un des instigateurs du premier mouvement de joueurs de Magic vers le poker.

Williams a remporté plus de 8,3 millions de dollars en tournois de poker live, mais c'est en jouant à Magic qu'il a commencé sa carrière de joueur il y a plus de dix ans. Pour lui pas de doute, ce sont les qualités d'analyse requises pour jouer à Magic et les longues heures passées à jouer qui l'ont préparé au monde du poker.

« En fait, ce que t'apprend Magic, c'est à résoudre les problèmes et à rester concentré pendant de longues heures, deux choses fondamentales pour réussir au poker. »

« Quand tu joues à Magic, tu dois être au taquet pendant très longtemps et chacune des décisions que tu prends est très importante. Dans la vraie vie, on a le temps de réfléchir, on ne passe pas trois ou quatre jours à jouer 12 ou 13 heures d'affilée. Par contre dans les tournois de poker ou de Magic, si. »

Qui réussit à Magic, réussit au poker

David Williams n'est qu'un des nombreux joueurs professionnels de Magic à avoir su s'imposer autour des tables de poker.

Détenteur de deux bracelets des WSOP, Brock Parker est l'un des premiers joueurs de MtG à franchir le pas, et parmi ceux qui l'ont suivi on trouve notamment Gabriel Nassif, Scott Seiver, Isaac Haxton, Adam Levy, Justin Bonomo ou encore Eric Froelich.

Et pas besoin d'aller chercher loin pour savoir ce qui les a motivés : l'argent.

En octobre dernier, Williams a participé à un tournoi de Magic auquel participaient plus de 1 700 joueurs. Williams et ses deux coéquipiers ont remporté le tournoi et... 2 000$ chacun.

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Le "Phil Ivey" de Magic n'a en revanche jamais atteint les 17 millions de $ de gains.

Pour que vous vous rendiez bien compte, Williams a ramené 3,5 millions de dollars du Main Event des WSOP 2004, et ce sans même une victoire.

« Je ne connais personne qui joue à Magic pour l'argent », concède-t-il, « mais ça n'empêche pas que la victoire a toujours une saveur extraordinaire, la même que tous les tournois de poker que j'ai remportés, parce que je suis passionné. »

Le "Phil Ivey" de Magic : The Gathering

Au poker comme à Magic, il y a ces joueurs qui écrasent la concurrence.

Et si Phil Ivey est le nom qui revient incontestablement lorsqu'on demande qui est le meilleur joueur de poker du monde, le titre de meilleur joueur de Magic semble se disputer entre deux joueurs.

« Oui, il y a des joueurs de Magic qui dominent vraiment le reste du monde, un peu comme Phil Ivey au poker », précise Williams. « Difficile d'être formel, mais c'est soit l'Allemand Kai Budde, ou l'Américain Jon Finkel. Pour moi c'est Finkel le meilleur, mais ils ont tous les deux leurs qualités. »

Si le nom de Kai Budde est assez méconnu en dehors des fans de MtG, Finkel avait été l'objet de moqueries dans un article publié sur Gizmodo l'année dernière.

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Eric Froehlich : « Magic : l’assemblée est le meilleur jeu du monde »

Eric Froehlich poker et MTG
Eric Froehlich

Au début des années 2000, un certain nombre de joueurs de Magic : l’assemblée connus se sont lancés dans le poker, pour profiter de l’avantage que leur donnait leur expérience et gagner de l’argent.

par Arthur Crowson

Eric Froehlich faisait partie de ces joueurs, et il s’est très vite fait un nom dans le poker en devenant en 2005 le plus jeune joueur à remporter un bracelet des WSOP.

Avec un deuxième bracelet dès les WSOP 2006, Froehlich semblait même être en route pour devenir l’un des plus grands joueurs de poker.

En 10 ans, l'Américain a fait de nombreuses tables finales et encore plus de places payées, mais il n’a jamais arrêté de jouer à Magic : l’assemblée.

Ces dernières années, il s’est même encore plus impliqué dans Magic, au point de devenir le n°1 mondial pendant un certain temps et d’intégrer le Hall of Fame en 2015.

Nous l’avions retrouvé récemment durant les WSOP pour discuter avec lui de sa vie de joueur professionnel de Magic ET de poker.


Est-ce que tu joues beaucoup au poker ces derniers temps ?

Non, je ne joue pas beaucoup au poker en ce moment. Mon premier amour, c’est Magic : l’assemblée. Je suis venu au poker plus tard, comme beaucoup d’autres joueurs de Magic.

Le poker est un peu "au-dessus", mais je trouve que Magic est bien plus épanouissant. Cela dit, il y a beaucoup d’aspects du poker que j’apprécie. J’adore jouer au poker.

Eric Froehlich au poker
"J'évite les tournois où les joueurs sont meilleurs que moi."

Mais un jour je me suis rendu compte que certains joueurs étaient tout simplement meilleurs que moi.
J’avais l’impression d’avoir un gros avantage entre 2005 et 2010, mais depuis le Black Friday le niveau des tournois est monté en flèche.

Je regarde toujours beaucoup de poker. Je travaille beaucoup. J’aime vraiment le poker. Je consomme beaucoup de contenu, mais je ne joue pas autant que je le voudrais. Les joueurs ont énormément progressé.

Il reste toujours beaucoup de tournois aux WSOP où j’ai l’avantage, c’est pour ça que je participe à beaucoup de tournois à petit buy-in, et évidemment au Main Event.
Il y a encore quelques années je faisais tous les tournois de PLO à 10 000 $. Maintenant, ce n’est plus pour moi, ils sont trop bons.

J’ai tellement peu de chances de gagner de l’argent dans ces tournois que cela n’a pas de sens d’y participer. Donc je reste dans des buy-ins plus modestes, où il y a moins de joueurs meilleurs que moi.

Je pense toujours que je suis bon au poker. Simplement, je ne suis pas le meilleur. Mais ce n’est pas grave. (rires)

On dirait presque que Magic a repris du poil de la bête ces dernières années. Est-ce que tu le ressens aussi ?

Je ne crois pas que ce soit le bon terme, parce que pour moi Magic n’a jamais perdu de terrain. Le jeu a toujours bénéficié d’une croissance régulière, même si c’est vrai qu’il n’a jamais été aussi populaire qu’aujourd’hui.

Aujourd’hui, on compte des dizaines de millions de joueurs. C’est énorme. C’est un jeu populaire dans le monde entier.

Eric Froehlich
"Le poker en ligne a besoin d'être légalisé."

Je pense que certains aspects du jeu plaisent plus qu’avant. Et puis la marque explore différentes directions. Hasbro vient d’annoncer qu’ils allaient créer un MMORPG Magic.

Ils produisent aussi énormément de contenu numérique. On sent qu’ils veulent se hisser à la hauteur des eSports.

Je dirais que c’est plus grand public qu’avant. En tout cas, Magic n’a jamais été aussi rentable. Ça se vend très bien.

Estimes-tu que de nombreux joueurs pros ayant délaissé Magic y reviennent ?

Ça dépend.
Beaucoup ont commencé très jeunes. Magic, on peut y jouer quand on est adolescent, mais pas au poker.

Et puis Magic a été créé dans les années 90, donc il y a toute une génération qui a commencé à y jouer très jeune et qui y revient aujourd’hui. C’est vraiment un jeu très amusant.

Je pense sincèrement que Magic est le meilleur jeu du monde, et beaucoup de gens sont d’accord avec moi.
Et c’est assez facile de s’y replonger.

Avant, aux WSOP, il y avait plus d’une centaine de joueurs de Magic. On organisait des rencontres. Beaucoup aimaient toujours Magic, même s’ils jouaient au poker.

Alors même s’il n’y a pas énormément de nouveaux joueurs, il y en a énormément qui "redécouvrent" le jeu.

De toute façon, les compétences sont similaires. Il faut bluffer, savoir lire ses adversaires et prendre la meilleure décision possible. Il y a énormément de points communs.

Eric Froehlich s'amuse
"Il y a beaucoup de points communs entre Magic et le poker."

Magic est vraiment un entraînement idéal pour le poker.

Grâce à Magic, j’avais déjà l’habitude d’être sur le devant de la scène et de jouer pour des dizaines de milliers de dollars alors que je n’étais qu’un gamin. C’est pour ça que je n’avais aucune pression quand je suis arrivé en table finale d’un tournoi des WSOP, même si ça me paraît dingue quand j’y repense.

Il y a vraiment beaucoup de ponts entre Magic et le poker.

Beaucoup de gens jouent à Magic pour le plaisir, sans que l’argent entre en jeu. Comment expliquer ça à des joueurs de poker ?

Magic est un jeu de stratégie où la même situation ne se reproduit jamais. Tu n’aurais jamais les mêmes cartes de départ parce que la variance est énorme.

Il y a même de nouvelles cartes qui sortent constamment (comme pour Hearthstone NDLR).

Au poker, il n’y a toujours que 52 cartes. Alors évidemment, tout le monde n’a pas les mêmes mains, donc les issues sont innombrables. Mais à Magic, c’est encore pire, puisqu’il y a de nouvelles cartes tous les trois mois. C’est comme si tout à coup il y avait un nouveau roi de carreau.

À Magic, tout est aussi dans le mental : il faut essayer de trouver divers moyens de dépasser tes adversaires.

Team Channel Fireball Ice Magic
Froehlich est membre de l'illustre équipe ChannelFireball sur Magic.

Après, à Magic comme au poker, tu peux prendre un bad beat.

Lequel se porte le mieux : Magic ou le poker ?

Bonne question.

Je dirais Magic, mais principalement à cause des problèmes légaux du poker. Ne pas pouvoir jouer en ligne, ne pas pouvoir vivre où tu veux et jouer... Tout ça fait mal au poker.

C’est pour ça que je joue moins. Il n’y a plus autant de joueurs ou d’offre en ligne aux États-Unis.

Cela dit, il y a aussi beaucoup de choses positives dans le poker, qui vont dans la bonne direction. Les gens comme Doug Polk font énormément de bien au poker.

Je regarde tout ce qu’il fait, et mes amis aussi. Même les gens qui ne s’intéressent pas vraiment au poker le font.

Quand tu arrives à créer du contenu divertissant qui permet d’attirer de nouveaux joueurs dans le poker, c’est forcément une bonne chose. Pareil pour Daniel Negreanu et tous ceux qui font des vlogs. Tout ce contenu, c’est top.

Tout ce contenu numérique est génial. Je pense aussi que PokerGO va être très bon pour le poker. Donc dans l’ensemble, les choses vont dans la bonne direction.

Le seul obstacle qu’il reste, et c’en est un gros, c’est que tout le monde ne peut pas jouer.

Eric Froehlich aux WSOP
"Tu ne peux pas gagner ta vie en jouant à Magic."

Mais je dirais que les deux jeux vont dans la bonne direction et que Magic a pris un peu d’avance.

Je sais que Magic a un Pro Tour, mais est-ce que tu aimerais qu’il y ait quelque chose comme les WSOP, un festival avec tout un tas de tournois ?

Tout à fait. D’ailleurs, il y en avait un en juin, avec trois Grands Prix de Magic à Vegas.

On y compte dans les 10 000 personnes, avec des tournois non-stop, c'est dingue.

Mais bon, ce n’est quand même pas de l’ampleur des WSOP. Les WSOP durent 6 semaines.

La grosse différence aussi c’est qu’il y a beaucoup plus d’argent dans le poker. Alors que ça bloque un peu Magic. Difficile d’encourager ton fils ou ta fille à jouer à Magic, alors que c’est impossible de gagner sa vie.

Même en ayant été classé n° 1 il y a quelques années, les revenus sont minuscules.

Mais pourquoi est-ce si bas ? On ne pourrait pas mettre en place une structure similaire aux WSOP ?

Je n’ai pas la réponse. (rires)

Je pense que les revenus devraient être bien plus élevés. Magic gagne beaucoup d’argent, et cela va devenir le seul moyen de faire grandir la communauté, à mon avis.

Eric Froehlich bracelet WSOP.
Lors de sa première victoire aux WSOP en 2015.

Mais bon, je ne suis pas businessman. Je ne travaille pas pour eux. Donc je ne sais pas ce qui les bloque.

C’est une grande entreprise. Et puis il ne faut pas oublier que Magic, c’est Hasbro, un fabricant de jouets, donc ils ne sont pas familiers avec ce milieu. Mais quand tu vois l’argent qui circule dans Hearthstone ou League of Legends, c’est énorme. Il n’y a pas ça chez Magic.

Magic est le meilleur jeu parce qu’il grandit continuellement et qu’il est aussi rentable, donc ils ne se sentent pas encore obligés de faire ça.

Je ne sais même pas si ça arrivera un jour. Mais c’est compliqué.

Tu produis du contenu pour ChannelFireball. Est-ce que tu apprécies cet aspect créatif ?

J’adore ça ! Depuis gamin, j’ai écrit des tonnes d’articles pour des sites sur Magic. J’ai aussi écrit pour des sites de poker.

J’aime pouvoir m’exprimer, et ChannelFireball est vraiment la meilleure plate-forme consacrée à Magic. Ils organisent tous les tournois prévus en 2018.

C’est eux qui ont les meilleurs joueurs, et tout le monde les connaît. Donc c’est vraiment génial de m’associer à une telle entreprise.



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